M2M : M2ocity se voit en leader du marché de la télérelève
Qui sera demain l'opérateur des objets communicants ? Alors que se profile le projet de compteur communicant de gaz, M2ocity, filiale de Veolia et Orange, fait valoir son expérience acquise dans l'eau. Une expérience déjà mise à profit pour d'autres applications M2M.
Alors que Suez Environnement vient de s'associer à SFR Business Team dans la télérelève des compteurs, au travers de la société Ondeo, M2ocity, fruit du partenariat entre l'autre géant de l'eau, Veolia, et Orange, se pose en leader de ce prometteur marché. Alors que le vaste contrat de déploiement de 11 millions de compteurs de gaz de GrDF se profile, la co-entreprise affirme opérer entre 600 000 et 700 000 objets communicants dans 800 villes, principalement des compteurs d'eau. "Dans le secteur, où se côtoient de nombreux diseurs, nous sommes un des rares faiseurs", martèle Pierre-Yves Senghor, directeur marketing de M2ocity. Au total, selon lui, un million de compteurs d'eau seraient télérelevés en France, au 2/3 par co-entreprise Veolia-Orange. "C'est environ 5 % du total des compteurs d'eau répartis sur le territoire, reprend Pierre-Yves Senghor. Peu de pays dans le monde disposent d'un tel parc installé". M2ocity intervient notamment sur le contrat Veolia auprès du Sedif (syndicat des eaux d'Ile-de-France, réunissant 149 communes autour de Paris, le plus grand service public d'eau de l'Hexagone), qui vise à déployer 550 000 compteurs communicants en 4 ans. A ce jour, plus de 200 000 sont installés.
Un standard en cours d'élaboration
Si la mise en place des infrastructures de collecte M2M s'apparente à une course de vitesse - chacune des forces en présence tentant de déployer un parc suffisamment large pour en faire un standard de fait -, les débats sont arbitrés par la construction en cours d'un standard au sein de l'Afnor (via le groupe de travail E17Z). La publication des normes - attendues entre juillet 2013 et juillet 2015 - devant servir de socle aux déploiements de Gaspar, le compteur de gaz communicant de GrDF qui doit être mis en place chez 11 millions de particuliers et de petits professionnels entre fin 2015 et 2022.
Qu'il s'agisse de Veolia avec M2ocity ou de Suez avec Ondeo, la démarche est la même : s'associer à un spécialiste des télécoms pour créer un opérateur spécialisé dans la collecte des flux M2M. Quel que soit l'objet concerné. "L'idée est de bâtir une infrastructure télécoms radio la plus ouverte et interopérable", précise Pierre-Yves Senghor. En s'associant à deux spécialistes des télécoms, les deux géants de l'eau français espèrent ainsi se poser en interlocuteurs privilégiés des collectivités pour la collecte et le traitement des flux de différents capteurs répartis dans la ville. Une opportunité d'autant plus grande que le projet de compteur électrique communicant (Linky), qui pourrait lui aussi servir d'infrastructures de collecte à divers objets communicants, patine.
Consommation des bâtiments, remplissage de conteneurs de verre
Dans les territoires déjà couverts en compteurs d'eau intelligents, M2ocity a déjà mis en œuvre des applications complémentaires montrant comment un réseau de collecte peut être mutualisé entre différents usages. "Ainsi, nous mettons à disposition des gestionnaires de bâtiments des capteurs de suivi de la consommation électrique, de la production d'eau chaude, du fonctionnement des ascenseurs, etc.", détaille Pierre-Yves Senghor. S'y ajoute toute une gamme de capteurs spécialisés à destination des villes : contrôle du remplissage des conteneurs (de type points de collecte de verre) pour optimiser les tournées de collecte, suivi de la qualité de l'air, des niveaux de bruit, gestion de l'éclairage public... Au total, M2ocity revendique plus de 10 000 objets communicants de ce type, quelque 10 000 autres objets dans les bâtiments et quelques milliers de capteurs dans les réseaux d'eau amont. Avec un modèle économique clair : celui de l'opérateur, le client payant un abonnement pour chaque objet communicant.
Pour collecter toute cette information, M2ocity a mis en place un centre national, situé à Lyon. Ce dernier reçoit 16 millions de messages radio par jour, en provenance des objets gérés par l'opérateur M2M. Données qui sont ensuite transmises à Veolia, aux villes ou à des partenaires spécialisés dans les systèmes d'information, qui analysent alors les données pour produire tableaux de bord et alertes.