Le gouvernement investit 150 M€ dans le HPC, Cloud, Big Data et la sécurité
Fleur Pellerin, ministre déléguée à l’Economie numérique, a présenté ce matin dans les locaux d’Oodrive, les appels à projets portant sur les technologies dites «coeur de filière». Des technologies identifiées comme stratégiques qui recevront un investissement de 150 millions d’euros : Big Data et Cloud, Calcul intensif, sécurité, et objets connectés et systèmes embarqués.
Numérique et investissement d’avenir : phase 2. Dans le cadre de la «ré-orientation» des investissement d’avenir, souhaitée notamment par le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault, Fleur Pellerin, ministre déléguée à l’Economie numérique, et Louis Gallois, commissaire général à l’investissement, ont officiellement annoncé ce jour, jeudi 25 avril, le lancement d’appels à projets portant sur les technologies identifiées comme stratégiques du numérique. A la clé, le financement de quatre appels à projets à hauteur de 150 millions d’euros, qui doivent ainsi montrer que le numérique est bien une priorité du Fonds de la société Numérique, ont résumé de concert Fleur Pellerin et Louis Gallois, lors d’une conférence qui s’est déroulée dans les locaux d’Oodrive, un spécialiste de la sauvegarde et de la synchronisation de fichiers dans le cloud - et qui a déjà reçu un financement étatique dans le cadre des investissements d’avenir pour le projet Nuage.
Ces technologiques stratégiques, que le gouvernement a baptisé «coeur de filière», constituent ainsi le noyau dur technologique ciblé par les financements du gouvernement. «Nous avons voulu cibler notre intervention sur les maillons les plus critiques de la chaîne de valeur du numérique», explique ainsi Fleur Pellerin. Fini ainsi le «saupoudrage», place aux «priorités». «Dans un contexte budgétaire contraint, c’est le sens des priorités qu’il nous faut retrouver», a souligné la ministre dans son intervention. C’est donc un nombre limité de secteurs qui seront financés dans cette appel à projets dit «coeur de filière».
Quelles sont-elles ? Sans surprise, on retrouve les technologies qui ont déjà été mises en avant dans des précédents appels. Mais il faut désormais les considérer comme les pièces d’un puzzle numérique global. Quatre axes ont ainsi été identifiés : les objets connectés ou Internet des objets ainsi que les systèmes embarqués associés qui constituent un «enjeu industriel» pour la France, indique Louis Gallois. Compteurs intelligents, voiture connectées, M2M, capteurs médicaux...» Des domaines où «on doit être présent», a-t-il souligné, rappelant l’intérêt de ses projets en terme de «souveraineté». Deuxième axe, la simulation numérique et le calcul intensif (HPC - High Performance Computing), un segment «où la France dispose de tous les maillons d’une filière», Fleur Pellerin citant inévitablement Bull, et «un système de PME innovantes».
Troisième élément, le Big Data et le Cloud, qui doivent aider à appréhender «le déluge de données», indique la ministre, générées notamment par les capteurs. Et enfin, quatrième et dernière technologie «coeur de filière», la sécurité des systèmes d’information, «un enjeu majeur pour les états et les citoyens», citant notamment la résilience des réseaux ainsi que la cryptographie. Fleur Pellerin a également mentionné des travaux de formation en matière de sécurité auprès de tous les acteurs, avec «un rôle accru» de l’Anssi (Agence Nationale de Sécurité des Systèmes d’information).
«Pour nous, le numérique, ce n’est pas une politique de plus, ce n’est pas une case à cocher», a lancé Fleur Pellerin, soulignant la place du numérique dans la politique industrielle du gouvernement.
Côté calendrier, les appels à projets, qui seront désormais ouverts pendant 6 mois (nouveauté de ce lancement «coeur de filière») seront échelonnés sur l’ensemble de l’année, avec un premier appel à projets portant sur les systèmes embarqués et les objets connectés en mai. Suivra celui sur la simulation numérique et le calcul intensif «avant l’été», puis le Big Data et le Cloud «à la rentrée», et enfin la sécurité. La ministre a souligné que pour le moment aucune enveloppe avait été attribuée à chaque type de projets. Une deuxième vague d’appels à projets est prévue pour 2014.