IBM France se prépare à un plan de licenciements
Avec l’annonce de mauvais résultats pour le premier trimestre, l’année 2013 commence mal pour IBM. Les syndicats rapportent un plan de licenciement en France visant 1200 à 1400 salariés. Le groupe devrait l'annoncer aux personnels mercredi prochain.
IBM France se préparait-il à se séparer de 14 % de ses salariés ? C’est ce qu’affirme les syndicats de l’entreprise : « La direction a la volonté de supprimer entre 1.200 et 1.400 emplois directs sur deux ans», a affirmé à l'AFP Gérard Chameau, délégué central CFDT d'IBM. L’information devrait être faite officiellement aux élus du personnel lors du prochain comité central d’entreprise (CCE) le 24 avril. “Les mesures d’accompagnement ne sont pas encore définies ”, precise-t-il. Le syndicat CGT confirme cette information par courier électronique, en annonçant qu’un PSE (Plan de Sauvegarde de l’Emploi) est inscrit à l’ordre du jour et dénonce une mise en application rapide de l’ANI (Accord National Interprofessionnel), qui assouplit les modalité des PSE par IBM. Pierry Poquet, délégué général d’UNSA, syndicat majoritaire d’IBM, signale : «On perd environ 500 personnes par an. Il y a quinze ans, nous étions 26.000.” A l’heure actuelle, IBM compte plus de 9700 salariés en France.
Les fêtes de Pâques plombent les résultats
Ce que les syndicats dénoncent plus particulièrement est la mise en place d’un PSE alors que l’entreprise semble bénéficiaire. La CGT indique notamment que selon les premiers résultats provisionnels, IBM devait réaliser un chiffre d’affaires de 75 milliards de dollars et un bénéfice de 10,8 milliards de dollars dans un tract paru en Mars 2013, sans préciser la périodicité (annuelle ou trimestrielle). Or, les résultats financiers finalement annoncés pour le premier trimestre 2013 ne sont pas aussi bons que prévus. Son chiffre d’affaires pour cette période est de 23,4 milliards de dollars, en baisse de 5 % par rapport à la même période l’année précédente, et son résultat net baisse de 1% d'une année sur l'autre pour atteindre 3 milliards de dollars soit 1 % de moins que l’année précédente. Pour expliquer ces résultats décevants, IBM s’appuie sur le calendrier. « Malgré un départ solide et une bonne demande de la part de nos clients, nous n’avons pas pu finaliser certaines transactions liées aux logiciels et aux mainframes qui ont été reportées sur le second trimestre », affirme Virginia Romerty, le PDG d’IBM. Son directeur financier, Mark Loughridge explique que la dernière fois qu’IBM a connu une situation similaire, c’était en 2005 où Pâques et ses jours fériés étaient tombés en mars comme cette année. Il a par ailleurs indiqué qu’IBM prévoit 1,4 milliard de dollars pour des licenciements, principalement hors des Etats-Unis, même si selon lui, IBM ne fait pas de licenciements secs mais des « réajustements de la masse salariale ». Ce qui confirme les craintes des syndicats français.
Cette mauvaise passe alimente les rumeurs selon lesquelles IBM céderait une partie de son activité serveur à Lenovo, qui a déjà acheté la partie PC de Big Blue fin 2004. Citant deux sources anonymes, CRN et le Wall Street Journal affirment que Lenovo est en négociation avec IBM pour acheter la partie serveurs X86 pour une somme allant entre 5 et 6 milliards de dollars, et que cet accord pourrait êtrefinalisé dès le 1 er juin prochain.