Edition logicielle en France : retour à l’optimisme, selon le baromètre de l’Afdel
Dans son baromètre semestriel sur l’édition logicielle en France, l’Afdel dépeint un marché français qui retrouve quelque peu le sourire, parlant de nouveau de croissance grâce à un retour des investissements. Le Saas reste encore la pilule miracle, pour la majorité. Un remède contre la crise, et un tremplin vers l’international.
« Un certain retour à l’optimisme. » Comme une lueur dans un contexte assombri de crise économique en Europe, le dernier baromètre semestriel de l’Afdel (Cockpit-Software Business at a Glance), réalisé en collaboration avec les cabinets d’analystes Pierre Audoin Consultants et CXP, nous rapporte que les éditeurs en France semblent, timidement, avoir le sourire.
Ainsi, note ce rapport, au second semestre 2012, ils sont 62% à faire état d’une hausse, et très forte hausse, de leurs activités, alors qu’ils n’étaient que 53% un an plus tôt. Mieux : les bourses des entreprises se délient à nouveau, assurent les éditeurs français, qui perçoivent pour 36% d’entre eux le retour des investissements des ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire) - associé à la solidité des grands comptes. Ils n’étaient que 28% le semestre précédent, explique le rapport. « Les utilisateurs ne peuvent décaler indéfiniment leurs investissements et prendre le risque à terme d’un décrochage de compétitivité », indique Jamal Labed, le président de l’Afdel, dans ce rapport.
Logiquement, le Saas apparait une nouvelle fois comme le chevalier blanc des éditeurs en France, un modèle de distribution du logiciel qui devient privilégié par les entreprises lors de leurs achats. L’évolution vers ce Saas salutaire s’accélère note encore l’Afdel, même si la transition s’avère encore délicate, précise PAC. Au premier semestre, par exemple, 75% des éditeurs ont fait état d’une hausse ou d’une forte hausse de leurs activités souscriptions, contre 51% il y a un an. Côté prix, l’heure est davantage à la stabilisation, voire à la hausse par rapport au semestre précédent. 77% n’ont pas augmenté le prix des souscriptions, contre 66% au semestre précédent.
Toutefois, le rapport souligne la résistance du modèle de licences. Ils sont 37% à rapporter une hausse ou forte hausse de leurs activités licences au premier semestre 2012. Et le Saas tient vraiment de la pilule miracle. La transition vers ce modèle est ainsi perçue comme un remède contre la crise pour 63% des éditeurs. Devant les autres mesures envisagées pour affronter la crise, comme la négociation avec les banques (29%) ou la réduction des budgets (29%). Le Saas devrait également contribuer à favoriser l’expansion internationale des éditeurs. Les applications métiers, le décisionnel, la paie et les RH, l’intégration et la sécurité sont les segments qui tirent - et tireront - la croissance, note encore le rapport.
A moyen terme, la CRM et les outils marketing Saas devraient également y contribuer. « Le «Digital» et le «Big Data» mettent l’accent sur l’importance de la donnée, et partant sur celle des logiciels de gestion, de traitement et de visualisation des informations. Les termes sont un peu galvaudés, mais les projets sont réels, et profitent aux éditeurs de logiciels à même de transformer ces données en avantage business pour le client », ajoute de son côté Frédéric Munch, président de PAC.
Pas d’industrie moteur
Mais tout n’est pas si rose dans ce baromètre. Car pour l’heure, seules les ETI semblent de nouveau penser investissements. Le segment des TPE reste toujours « sinistré », souligne le rapport. L’optimisme doit donc « rester mesuré ». « L’optimisme est donc en partie de retour dans notre industrie, qui reste vigilante car le tissu est globalement dégradé », souligne Jamal Labed. 25% des éditeurs font ainsi état d’une baisse de leur carnet de commande au premier semestre, et donc d’une prochaine diminution de leurs activités. Autre exemple, pour lutter contre la crise, 11% envisagent toujours la mesure radicale des licenciements. Autre signe de fragilité du secteur, la frilosité de l’industrie à vraiment se projeter.
Selon le rapport, aucun secteur client ne constitue « un vrai moteur », en matière d’investissements. Une tendance qui devrait d’ailleurs durer à moyen terme, à l’exception toutefois du secteur des utilités. La tendance se veut en définitive positive pour 2013 : le marché devrait ainsi progresser de 0,7% (chiffres PAC) contre une baisse de 0,1% en 2012, « un léger rebond ». A titre de comparaison, aux Etats-Unis, le marché de l’édition logicielle devrait quant à lui afficher une croissance de 4,9%.