Où sont les milliers d'emplois IT à pourvoir, de suite ou presque?
Les plans d'embauche des prestataires et éditeurs, d'après la récapitulation – non exhaustive – tentée ici, ne sont pas moins ambitieux que l'an dernier. Y compris pour les candidats à l'expatriation. Pour autant, la courbe du chômage IT ne s'infléchit guère.
Etude après étude, bilans et prospectives des acteurs du recrutement IT entretiennent un certain optimisme quant à la progression de l'embauche – et des salaires – des informaticiens. Comme le rapport annuel du cabinet Hays, celui de Robert Walters France souligne à la fois la montée de l'exigence des employeurs et la stabilité du volume de recrutement.
Ce que ne démentent ni le panel d'entreprises suivi par l'Apec (+12 % en 2012, +14 % en 2013), ni la communication des SSII et des éditeurs, avec des plans d'embauche 2013 souvent étayés par leur bilan économique de 2012. Certes, il s'agit de déclarations d'intention. Mais elles restent bel et bien dans la lignée des volumes de postes effectivement pourvus en 2012, effet du turnover inclus. Les plans dépassant le millier de postes à pourvoir restent l'apanage des grands généralistes : Sopra (2500 dont 1600 en France), CGI (1200), Atos (1000), Capgemini (3400), Accenture (1000).
La montée en puissance du cloud computing et de la virtualisation, la bonne tenue du marché de l'informatique décisionnelle (BI), l'essor du e-commerce et de la mobilité, les chantiers incontournables (évolutions réglementaires) du secteur banque-assurances (entre autres), de la dématérialisation ou encore l'équipement de certaines fonctions de l'entreprise (Supply Chain, RH) entretiennent aussi les ambitions de croissance des structures de taille moyenne.
On le voit chez les acteurs généralistes comme GFI (450 en France), Osiatis ou Proservia (500 chacune), Avisto (100), Airial (100), Uniware (120), Infotel (200), Eolen (150), Viveris (120), Eurogiciel (200), Ecritel (20). Mais aussi chez ceux axés sur les infrastructures et sur les besoins de compétences techniques des datacentres comme ITS (200), Synchrone (450) ou OVH (150 en 2013, 400 sur 3 ans). Ou chez les tenants du support technique comme Ecritel (20), SCC (100), Helpline (140), Computacenter (370 en 2012) et Econocom (200 en 2012, 300 en 2013). Ou encore les sociétés branchées sur les innovations de la BI (Business Intelligence), comme Keyrus (280), Micropole (300), Ysance (40), Octo (40), Teradata (10 à 20), Exakis (80).
Des besoins sectoriels ou fonctionnels
Les besoins sectoriels ou fonctionnels sont également porteurs, par exemple pour Almerys (50 postes, secteur santé), Effitic (140 postes, assurances), Elsys (200 postes, e-commerce), miLibris (17, presse/édition), Talentsoft (30 postes, solutions RH). Sans oublier les besoins de renfort partis pour durer, tels que ceux liés aux problématiques de sécurité omniprésentes avec, par exemple, les embauches prévues par Lexsi (30 postes) ou encore l'ANSSI (80). Même constat pour la kyrielle des prestataires liés aux projets de mobilité, ou encore la filière des 300 acteurs de l'open source qui profite de son positionnement à la fois dans le conseil, l'intégration, le support, la formation. Ou encore, plus classiquement, pour les champions de l'informatique technique qui embauchent également pour leurs implantations hors frontières (Ausy : 1200 en 2012, Aubay : 800 en 2013, Thales : 4000 dans le monde, Alten :1200 en 2012).
Les petites structures ne sont pas en reste, comme en témoigne la dernière enquête de la chambre professionnelle Cinov-IT, selon laquelle plus d'une entreprise sur trois (38%) dit vouloir embaucher au premier semestre 2013. Dont certaines jouent à fond la carte de l'ancrage régional ou celle de la spécialisation, avec des partenariats avec le monde de l'enseignement et de la recherche (Soat et Zenica pour les méthodes agiles par exemple, ou Euclyde Datacenter) ou au sein d'un pôle de compétitivité (Systematic, SCS, CapDigital, Image et réseaux). L'ensemble de ces déclarations d'intention et initiatives justifie qu'on puisse tabler au moins sur un maintien du niveau d'embauche dans les mêmes eaux que l'an dernier.
Le tout résultant, compte tenu des départs naturels et du turnover, en une création nette d'emplois IT située entre 5000 et 6000 postes selon le Munci, deux fois plus selon Syntec numérique. Sans que, pour autant, s'atténue la menace du chômage, qui, en janvier encore, a progressé d'environ 2 % par rapport au mois précédent (800 inscrits de plus) pour se rapprocher du seuil des 7% (37 300 pour 580 000 professionnels IT). Dans le même mois, l'Apec recensait 14970 offres d'emploi, pour le secteur. Un volume en progression de 5 % sur l'an dernier même mois, de 8 % sur douze mois (165 390 offres d'emploi). Preuve s'il en est besoin, que le décalage entre l'offre et la demande persiste.