RoboEarth : le Cloud qui rend les robots plus intelligents
Utiliser le Cloud pour déporter certains calculs et permettre aux robots de partager leurs expériences : tel est le but du projet Open Source RoboEarth, qui livre ses premières réalisations.
Cinq universités européennes (Eindhoven, Stuttgart, Zurich, Saragosse et Munich), associées à Philips, viennent de rendre disponible une première version (alpha) d'un Paas dédié aux robots. Baptisé Rapyuta (du nom de l'île où vivent les robots dans un film d'animation du Japonais Hayao Miyazaki), ce système Open Source vise à décharger les applications robotiques d'un certain nombre de calculs. Objectif : permettre aux concepteurs de robots de proposer des produits moins chers, sans sacrifier l'intelligence de leur machine. Ou encore de faire travailler des robots en équipes coordonnées par l'environnement dans le Cloud
Ce Cloud pour robots fait partie d'un projet européen plus vaste, RoboEarth, qui associe aux capacités de calcul de Rapyuta des bases de données permettant aux robots d'apprendre les uns des autres et de faire face à des situations nouvelles plus rapidement. Les chercheurs prévoient ainsi de stocker des composants logiciels, des cartes pour faciliter la navigation, des actions types ou stratégies d'action ainsi que des modèles facilitant la reconnaissance des objets.
Faire entrer les robots dans la vie quotidienne
L'objectif des équipes de chercheurs est d'amener les robots à maîtriser des situations nouvelles, qui n'auraient pas été prévues lors de leur conception. "Jusqu'à récemment, les robots n'ont pas été capables de comprendre et de maîtriser des environnements non structurés (comme ceux dans lesquels les humains travaillent) parce que leurs systèmes reposent sur une connaissance a priori des spécificités de chaque situation susceptible de se présenter à eux", écrivent les chercheurs sur le blog dédié au projet. Conséquences : des robots confinés à des tâches bien délimités dans des environnements définis (comme des chaînes de fabrication) et le besoin de reprogrammer leurs systèmes à chaque fois qu'une nouvelle tâche leur est confiée. Pour RoboEarth, l'association du Cloud doit conférer aux robots une certaine capacité d'apprentissage et les propulser davantage dans la vie quotidienne des humains, qui ne saurait se résumer à un ensemble de situations pré-paramétrées.
A noter que les équipes de RoboEarth détailleront leurs projets au cours de deux sessions sur Eurobotics, le salon de la robotique qui se tient à Lyon en début de semaine prochaine.