Alors que la co-entreprise fondée par STMicroelectronics et Ericsson traverse des moments difficiles, son PDG Didier Lamouche a annoncé « laconiquement » sa démission effective à compter du 31 mars pour « poursuivre d’autres opportunités ».
Dans un communiqué bref de huit lignes, ST-Ericsson a annoncé ce matin la démission de son PDG, Didier Lamouche effective à compter du 31 mars prochain. Il quittera, par la même occasion, toutes ses fonctions au sein de la maison mère, STMicroelectronics pour « poursuivre d’autres opportunités » selon le communiqué. Aucune raison n’est avancée pour expliquer cette décision. Officiellement, seul un concert de louanges souligne son départ. Carlo Bozotti, le PDG de ST le remercie « pour sa contribution exceptionnelle » et précise que « Didier a apporté une forte contribution à ST, initialement comme Chief Operating Office puis en prenant la tâche difficile de diriger ST-Ericsson ». De son côté, Hans Vestberg, président du comité directeur de ST-Ericsson reconnaît : « Didier Lamouche est arrivé à ST-Ericsson quand la société était dans une situation très délicate et il a été moteur pour amener la société au point où elle est plus focalisée sur l’exécution stratégique, un ratio perte/profit beaucoup plus bas et une dynamique positive ou les nouveaux produits basés sur des modems LTE devraient arriver sur le marché cette année. » Et de fait, fin février, Didier Lamouche semblait assez confiant dans les allées du Mobile World Congress.
Un avenir bouché
Pour autant, la société qu’il quitte est loin d’être sortie d’affaire. Après avoir subi un
plan de restructuration en avril dernier comprenant entre autres, la réintégration dans sa maison-mère des activités processeurs, elle voyait en décembre son actionnaire principal, STMicroelectronics,
prendre ses distances. Celle-ci devrait d’ailleurs quitter complètement ST-Ericsson à la fin de l’automne, après une période de transition. Ericsson a de son côté annoncé qu’il ne rachèterait pas les parts de son ancien associé. Sans repreneur déjà en lice, et maintenant sans PDG à sa tête, l’avenir de ST-Ericsson et de ses 6000 salariés semble bien mal engagé, d’autant que depuis sa création en 2009, elle n’a jamais dégagé de bénéfices.