IBM fait le pari d'OpenStack pour sa stratégie cloud
A l’occasion de sa conférence Pulse 2013, qui se tient actuellement à Las Vegas, Big Blue a annoncé qu’OpenStack sera désormais au coeur de sa stratégie cloud. Le groupe, qui a rejoint la fondation OpenStack il y a presque un an, commence à déployer sa stratégie avec un premier produit : SmartCloud Orchestrator.
Le ralliement d’IBM à l’OpenStack Foundation était finalement bien plus qu’une déclaration d’intention. Presque un an après avoir rejoint la fondation OpenStack, Big Blue a profité de la conférence Pulse 2013 qu'il organise en ce moment à Las Vegas pour faire d'OpenStack la clé de voûte de sa stratégie Cloud, à l'instar de ce qu'il avait fait pour Linux il y a près de 10 ans. L'idée générale est de migrer progressivement le vaste portefeuille SmartCloud sur des bases ouvertes et open source, une stratégie dans laquelle OpenStack jouera un rôle clé. L'annonce n'est pas une totale surprise. En avril dernier, IBM avait pris pied au sein de l’OpenStack Foundation au rang de sponsor le plus élevé (Platinium member), emboîtant le pas de Red Hat, Cisco, Canonical, HP, Suse, RackSpace et Dell notamment, qui ont tous décidé de faire d’OpenStack la pile standard de base pour bâtir leur infrastructure de Cloud. Jusqu’alors IBM était resté plutôt discret quant à ses intentions d’implémentations de cette pile IaaS, née, rappelons-le, d’une collaboration entre RackSpace et la Nasa. Désormais c'est clair : IBM confirme qu’OpenStack sera désormais à la base de sa stratégie d’informatique en nuage et qu'il considère la technologie comme la base d'un Open Cloud. Et Big Blue joint les actes à la parole : lors de Pulse 2013, IBM a ainsi dévoilé SmartCloud Orchestrator (aujourd’hui en bêta, sortie prévue pour la fin d’année), une solution jusqu'alors connue sous l'appellation ISDM (IBM Service Delivery Manager). Cette solution, qui fonctionnera sur un socle OpenStack, est en fait une console graphique - « facile à utiliser », promet IBM - qui propose un catalogue de services et permet de les provisionner de façon automatique via un orchestrateur de ressources. SmartCloud orchestrator gère l'allocation des ressources stockage, réseaux ou encore compute. Il peut « automatiser le déploiement d’applications et la gestion du cycle de vie dans le Cloud : calcul, stockage et configuration du réseau, automatisation de tâches humaines, intégration avec des outils tiers, le tout délivré par une seule plate-forme de gestion du Cloud », explique IBM dans un communiqué. Pour ce faire, SmartCloud Orchestrator s’adosse à une série de modèles ou modèles applicatifs. Techniquement SmartCloud Orchestrator est une plate-forme intégrée conçue pour l'administration de clouds hétérogènes (dont OpenStack). Le logiciel s'appuie sur des composants existants de l'offre de Big Blue dont Tivoli Storage Automation Manager (TSAM), IBM Tivoli Monitoring (ITM) et IBM Tivoli Usage and Accounting Manager (TUAM) et se déploie au-dessus d'une infrastructure OpenStack. IBM devrait en proposer deux éditions, l'une de base, limitée au provisioning de workloads et à la plate-forme d'orchestration, et l'autre plus avancée (Entreprise Edition) incluant le monitoring, la gestion de la disponibilité et la performance et des capacités, ainsi que des outils d'analyse de coûts. IBM a également confirmé qu’il travaillait à un outil de supervision, SmartCloud Monitoring Application Insight, qui permet selon lui de contrôler les performances ainsi que la disponibilité des applications sur un cloud IBM ou public, plus globalement. Cette application, aujourd’hui en bêta, devrait être disponible au deuxième trimestre de cette année. En ligne avec cette stratégie de migration vers l’Open Cloud, IBM s’engage à reverser le code ainsi développé au projet OpenStack. Le groupe aurait par ailleurs déjà misé sur le projet Open Source, car Big Blue affirme avoir dédié quelque 500 développeurs sur OpenStack. De quoi ainsi se forger une solide base de support. Restera alors à savoir si le SmartCloud, développé avant l’avènement d’OpenStack, bénéficiera de ce nouvel influx. Robert LeBlanc, senior vice président des activités middleware chez IBM a confirmé de façon assez elliptique chez nos confrères de Network World, que cela constituait une « étape » dans un long voyage. Il est vraisemblable que dans les mois à venir, IBM consacrera une partie de ses efforts à s'assurer qu'OpenStack supporte l'ensemble de ses plates-formes (Power, PureFlex, BladeCenter, System x) et de ses OS (AI/X, Linux, IBMi...) de façon à faire du framework la couche d'administration par défaut de ses éléments d'infrastructure. Une fois ce travail effectué il pourra alors déployer l'ensemble de ses outils au-dessus de cette couche. De là à considérer qu'il s'agit d'une révolution...