Open Data : le gouvernement promet travailler à une plus grande ouverture pour 2013
Le gouvernement Ayrault a publié sa feuille de route en matière d’ouverture des données publiques. Au programme, des débats thématiques visant à ouvrir davantage des jeux de données stratégiques, des ministères priés de formaliser leur stratégie, une refonte de data.gouv.fr et la stimulation de la communauté de services et d’utilisateurs, notamment.
L’Open Data sera bien au coeur de la feuille de route numérique du gouvernement Ayrault, a confirmé Etalab en publiant elle-aussi ses intentions pour 2013. Une feuille de route de la donnée publique qui doit, rappelons-le, faire entrer l’Open Data dans sa « deuxième phase », avait indiqué Henri Verdier, à la tête d’Etalab, en amont de l’agenda gouvernemental. Laissant ainsi entrevoir que les politiques aujourd’hui en place ainsi que les (maigres ?) initiatives ne formaient qu’un commencement - la phase 1.
Les déclarations de bonnes intentions s’étaient par ailleurs multipliées chez les membres du gouvernement. Marylise Lebranchu, ministre de la réforme de l’Etat, avait ainsi affirmé souhaiter aller plus loin que le portail data.gouv.fr. Fleur Pellerin, ministre chargée de l’Economie numérique, avait confirmé que le gouvernement réfléchissait à « la meilleure manière de rendre publiques les données ». Aujourd’hui, on en connait désormais les contours.
Au delà des intentions, quelles sont ainsi les mesures clés prises par le gouvernement pour accélérer l’ouverture des données publiques et leur utilisation dans l’Hexagone ? D’abord au niveau des administrations. Dans son agenda, le gouvernement entend favoriser « l’ouverture de jeux de données stratégiques ». Etalab est alors chargé d’organiser 6 débats thématiques pour identifier des nouveaux jeux de données à publier. Ces débats, qui déboucheront sur la remise d’un rapport, se pencheront notamment sur l’élargissement de la stratégie d’ouverture aux collectivités territoriales et autorités administratives indépendantes, ou encore « aux missions de service public à caractère industriel et commercial, aux entreprises publiques et à la sphère associative ». En clair , un spectre plus large et moins centralisé. Par ailleurs, à la mi-mars, les ministères devront, à la demande du Premier Ministre, rendre leur copie sur leur stratégie d’ouverture. Ils seront notamment aidés par « un vade-mecum » afin de leur rappeler « le cadre juridique de la mise à disposition » des données publiques. Un chantier sera également mené autour de l’évaluation des modèles économiques des redevances existantes, auprès des administrations qui monétisent certaines données.
Outils de visualisation et API pour data.gouv.fr
Autre mesure clé souhaitée par le gouvernement en 2013, la refonte du portail data.gouv.fr, qui devrait, donc, se doter d’outils de visualisation de données - comme peut le proposer par exemple Data Publica pour ses jeux de données - et de traitements statistiques. Des travaux seront également effectués sur l’indexation des données ainsi que sur leurs liens. Objectif de ce portail national revisité : le rendre plus accessible et en faire « une vitrine grand public de l'ouverture et du partage des données publiques », indique Etalab. Autre point technique important, des réflexions seront menées autour des formats ouverts - la mise en forme des données dans des formats propriétaires avait été pointée du doigt lors de l’ouverture du portail. Enfin, les données devraient à terme être accessibles via des APIs.
Si Etalab sera chargée d’accompagner les administrations vers la ré-utilisation des données publiques par le biais de formations notamment, elle devra également poursuivre son rôle d’animateur de communauté afin de stimuler l’éco-système d’entreprises innovantes utilisatrices d’Open Data. Trois concours Dataconnexions seront donc organisés en 2013, promet le gouvernement. Ces concours récompensent des projets qui exploitent les données publiques dans le cadre de services innovants, ou encore en favorisent l’exploitation (comme par exemple CubicWeb de la société Logilab). D’autres concours seront également organisés auprès des citoyens. Des Assises de l’Open Data devraient voir le jour.
Enfin, la France souhaite participer davantage dans la communauté internationale de l’Open Data. Etalab prendra part au pilotage des projets européens de plateformes de données ouvertes communautaires, confirme le gouvernement, tout en indiquant étudier la possibilité de rejoindre le projet Open Government Partnership afin de collaborer avec les autres gouvernements.