webOS : une seconde vie chez LG
Le constructeur sud-coréen LG Electronics rachète webOS à HP pour l’intégrer dans un premier temps dans ses TV connectées. Un nouveau point de chute pour l’OS mobile, qui n'a jamais trouvé sa place chez HP. LG prend également la supervision du projet Open Source Open webOS. HP conserve certains actifs cloud de Palm.
C’est officiel : webOS démarrera sa nouvelle vie au sein des TV connectées de LG Electronics. C'est ce qu'a finalement annoncé le constructeur sud-coréen hier, confirmant la rumeur d’une cession de l’OS par HP qui s'était répandue comme une trainée de poudre sur le Web. LG offre ainsi un nouvel havre de paix à cet OS dont l’existence a été semée d’embuches depuis sa naissance. Une renaissance. A l’origine, WebOS est un système développé par Palm pour équiper les terminaux nouvelle génération de la marque, les Palm Pré et Pixi. Un OS qui devait également repositionner Palm, pionnier de l’assistant personnel, sur le marché de la mobilité, pris d’assaut par les smartphones. Seulement voilà : en 2010, Palm est racheté par le géant HP, qui promet, la main sur le coeur un avenir radieux à la marque et à l’OS mobile. HP va jusqu'à annoncer que webOS aura une place à tous les étages de son offre : dans l’embarqué, dans les imprimantes, dans ses PC, mais également dans ses futures tablettes. Ce qu’il officialise en février 2011 avec le lancement de sa tablette tactile la TouchPad. Pourtant, très rapidement les fans de webOS vont déchanter. Sans que l'on sache encore pourquoi, Leo Apotheker, le Pdg du groupe, essaie de donner un nouveau modèle économique à webOS, tentant de commercialiser des licences de l’OS. La stratégie du géant de Palo Alto avec son OS devient alors de plus en plus floue et les cadres en charge du développement de WebOS commencent à quitter en masse le vaisseau amiral HP. A l’été 2011, c'est la rupture. Leo Apotheker annonce brutalement son intension de quitter le marché des PC, une décision qui emporte avec elle le sort des activités mobiles, liées à webOS. La suite est connue. HP finit par faire volte face sur les PC après le départ d'Apotheker et son remplacement par Meg Whitman. Mais l’opération laisse nombre d’utilisateurs et d’employés sur le carreau, ou du moins, dans un flou artistique concernant l’avenir de webOS. Ne sachant plus trop comment traiter la question, Meg Whitman décide finalement en décembre 2011 de publier le code source de l’OS mobile "maudit" en Open Source et de confier les développements futurs ainsi que la maintenance de l'OS à la communauté. C'est ainsi que nait le projet Open WebOS, aujourd’hui dans sa version 1.0. Un rachat motivé par les ingénieurs R&D LG, plutôt que d’utiliser le code source à disposition, a préféré voir plus loin. Dans un communiqué, le constructeur sud coréen souligne qu'il a acquis le code source de webOS mais aussi la propriété intellectuelle associée, ainsi que la documentation et les sites Web dédiés. Le coréen confirme également avoir repris les équipes de développement et d’ingénieurs encore en place chez HP. Des ressources expérimentées qui ont d'ailleurs motivé le rachat, explique un porte-parole de LG à nos confrères de l’Associated Press. Ces équipes basées à Sunnyvale et San Francisco rejoindront les centres de R&D de LG, notamment le récent LG Silicon Valley Lab. Elles en seront « le corps et l’âme ». Au delà de l’intégration de l’OS à ses « Smart TV », LG annonce également une fusion de webOS avec « toute une gamme de terminaux grand public connectés ». Sans véritablement en dévoiler la nature. Une portée plus vaste qui sera par ailleurs soutenue par une implication du constructeur dans le projet Open Source d’Open webOS. En rachetant l’OS, LG reprend également la supervision du projet, ainsi que d’ Enyo, un framework de développement d’applications Javascript multi-terminal. Pour autant, HP ne tourne pas complètement la page Palm - qu’il avait racheté 1,2 Md$. Le groupe indique conserver les actifs ainsi que les technologies Cloud de Palm - hors webOS - (code, ressources, équipes, infrastructure ainsi que les contrats existants). Des actifs que le constructeur entend utiliser pour parfaire sa stratégie mobilité auprès des entreprises : « Avec les actifs cloud qui restent chez HP, nous allons nous concentrer sur des solutions innovantes qui permettront à nos clients entreprises de rendre mobiles leurs employés ». HP continue également d’assurer le support auprès des clients Palm existants.