Linux : Mandriva lance son serveur d’entreprise Mandriva Business Server
L’éditeur Mandriva a présenté Mandriva Business Server, son serveur Linux pour entreprises avec la volonté de proposer aux PME un serveur facile d’accès, entièrement configurable graphiquement et doté d’une boutique d’applications et de services. Mandriva affute son positionnement entreprise.
« Prendre le contrepied des acteurs du monde Linux, comme Red Hat, Suse et Canonical. » C’est l’objectif que s’est fixé l’éditeur Linux français Mandriva en sortant Mandriva Business Server (MBS), un serveur d’entreprise Linux, inauguré le 21 février dernier. Un lancement clé pour l’éditeur qui doit conforter le repositionnement de la marque, résolument tournée vers les entreprises.
MBS est ainsi une illustration du ré-ajustement de la société. Après avoir traversé une zone de profondes turbulences en 2011 - 2012, Mandriva a multiplié les travaux sur son offre professionnelle. D’abord autour de son outil de gestion d’inventaire de parcs informatiques, Pulse 2, dont la version 1.4 a été publiée en début de mois - donnant un signal aux utilisateurs que la plate-forme est bien dans la feuille de route de l’éditeur. Une déclinaison Saas, CloudPulse, avait également vu le jour en novembre 2012. L'autre confirmation majeure de la ré-organisation de l'éditeur est venu avec le transfert de la distribution desktop de la société à une fondation indépendante. La transformation de Mandriva avait officiellement pris forme début janvier avec la naissance d’OpenMandriva. « MBS s’inscrit ainsi dans la continuité », lance Charles Schulz, le directeur marketing de Mandriva dans un entretien avec la rédaction.
Mais pas seulement d’un point de vue stratégique. Car techniquement, MBS est la première solution de la société à adopter, en guise de socle, Mageia, le fork initié par d’anciens employés de la société. Pour son serveur Linux professionnel, Mandriva est ainsi parti de cet OS, mais « a recrée sa propre distribution », confirme Charles Schulz, en lui associant « un kernel customisé avec des modules de sécurité spécifiques et certaines releases de paquets qui ne correspondent pas aux mêmes versions ». Il précise que les développements sont reversés à la communauté Mageia.
Pour les PME sans ressource IT
Mais le gros du travail a également été de traduire techniquement le positionnement de MBS. « Nous souhaitons aborder différemment le marché professionnel », résume le directeur marketing se comparant aux autres serveurs Linux d’entreprise. Nous ciblons les PME sans ressources informatiques ou encore le secteur public, qui a des besoins pratiques en termes de serveurs, mais peu de ressources IT à disposition ». Dans cette logique, l’idée est de réduire la complexité de prise en main et d’installation dès le démarrage de la distribution, résume-t-il en substance.
Concrètement, des travaux ont été réalisés au niveau de l’interface utilisateur, traduisant ainsi la volonté de Mandriva de faciliter l’installation et l’administration de la plate-forme aux utilisateurs non expérimentés. Cette interface, explique Charles Schulz, permet de mettre en place les comptes utilisateurs et de déployer les services de façon graphique. Site Web, intranet, outils de communications - comme l’email, la messagerie instantanée, le partage de fichiers -, options de sécurité, serveur d’applications et fonctions de VoIP se déploient à partir de cette même interface. « On se focalise sur les fonctions opérationnelles », commente-t-il.
Autre signe de cet effort de simplification, la mise en place d’une boutique d’applications et de services, baptisée Service Place qui vient étendre l’éco-système de MBS. Cette place de marché, ouverte aux partenaires - Mandriva y proposera également ses propres offres - , vise non seulement à proposer des applicatifs - « des serveurs de mail, des ERP, ... » de partenaires référencés et validés par l’éditeur, mais également les offres de prestataires de services susceptibles d’aider au déploiement et à l’intégration de la solution au sein des SI des entreprises - notamment de la cadre de déploiement à grande échelle.