Oracle ajoute des cartouches NoSQL à MySQL

Oracle a annoncé la disponibilité de la version 5.6 de sa base de données MySQL. Au programme, un moteur InnoDB plus musclé, une optimisation de la performance des requêtes, un renforcement de la flexibilité de la base, et enfin un rapprochement avec le monde NoSQL. Histoire de s’aligner sur les besoins des applications Web, le cœur de cible de la base.

C’est dans un climat tendu qu’Oracle a décidé de publier la dernière version de la base de données Open Source MySQL, la 5.6. Le SGBDR, qui motorise nombre de sites Web et est bien installée également chez les opérateurs telco, rencontre depuis plusieurs semaines maintes critiques de la part de la communauté Open Source. Une communauté d’ailleurs peu assagie depuis le rachat de MySQL / Sun par Oracle et qui reproche notamment à la firme de Larry Ellison de « fermer » de plus en plus leur base de données préférée. Poussant même certains projets d’OS communautaires, à l’image de Fedora ou encore OpenSUSE, à réfléchir à l’idée de remplacer MySQL par son alternative MariaDB, née des mains expertes de Monty Widenius (l’un des fondateurs de MySQL). 

Mais rien ne viendra ébranler le lancement de cette version 5.6 qu’Oracle présente comme étant « conçue pour supporter la nouvelle génération d'applications Web, Cloud et mobiles ». Une mouture, publiée deux ans après la version 5.5, qui vise notamment à renforcer la présence de la base sur ces segments de prédilection, lâche Tomas Ulin, vice-président de l’ingénierie MySQL chez Oracle, lors d’une conférence téléphonique avec la presse. « Toutes les fonctions de cette nouvelle version visent encore les environnements Web, de l’embarqué et des opérateurs télécoms. Nous n’avons pas l’intention d’attaquer de nouveaux marchés », poursuit-il. 

Tout à sa volonté de démontrer « son engagement constant auprès de la communauté MySQL », comme l’indique un analyste IDC, cité dans un communiqué, Oracle habille cette version 5.6 d’une longue liste de nouvelles fonctions sur les terrains des performances, de la scalabilité, de la disponibilité et de l’administration. 

Tomas Ulin évoque notamment une optimisation des sous-requêtes qui améliore leur traditionnelle lenteur d’exécution, les fonctions Index Condition Pushdown BKA (Batch Key Access - accès par lots aux clés) qui, selon lui, peuvent accélérer dans un ratio de 280 la rapidité d’exécution des requêtes. 

Le moteur de la base InnoDB a lui aussi été revu, affirme-t-il mentionnant des accélérations dans des débits en lecture seule, multipliées par un facteur de 3. Des optimisations pour réduire les goulets d’étranglements et pour mieux supporter les configurations hardware plus modernes ont également été effectuées, poursuit-il. Toujours côté InnoDB, Tomas Ulin évoque un mode de recherche Full Text inclus par défaut, alors qu’il fallait passer jusqu’alors par un outil tiers pour cette fonction. Ce mode permet d’effectuer une recherche plein texte sur des tables et en accélérer le rendu. Le vice-président affirme que cette fonction positionne InnoDB pour être le moteur par défaut de la base. 

SQL + NoSQL 

Mais l’une des plus importantes nouveautés de cette version 5.6 est la proximité de la base avec le monde NoSQL - donc non relationnel. Confirmant ainsi une tendance à la convergence des deux mondes

MySQL 5.6 propose ainsi un accès direct aux données via l’API Memcached, un système de gestion de la mémoire cache distribué. « Les utilisateurs bénéficient ainsi du “meilleur des deux mondes” en combinant les opérations clé/valeur et les requêtes SQL complexes dans la même base de données », explique Oracle dans un communiqué. Tentant ainsi d’éviter toute fuite vers le mouvement NoSQL, poussé par MongoDB ou encore Cassandra, un mouvement très en vogue dans les applications Web à fort trafic.

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