Des acteurs du Libre français lancent une pétition pour dégrouper les clouds souverains
Certains membres de la communauté du cloud et du libre en France, associations et PME, ont décidé de monter au créneau face aux cloud souverains.
Certains membres de la communauté du cloud et du libre en France, associations et PME, ont décidé de monter au créneau face aux cloud souverains. A la clé, une pétition demandant à la ministre de l’Economie numérique Fleur Pellerin le « dégroupage » de ces infrastructures issues notamment de financement de l’Etat.
Un acte militant appuyé alors par l’Association francophones des utilisateurs de logiciels libres (AFUL), d’Adullact ( Association des Développeurs et des Utilisateurs de Logiciels Libres pour les Administrations et les Collectivités Territoriales), mais également des PME comme Nexedi (éditeur d’ERP5), Alter Way (service en logiciels libres), Gandi (le registrar français), Ielo (gestion d’infrastructure), If Research (service et assistance technique sur Linux) et Vifib (sécurité du cloud).
L’idée, nous explique Jean-Paul Smets, le fondateur de Nexedi, est de reproduire pour le cloud ce qui s’est historiquement passé avec l’ADSL en France. A savoir, ouvrir l’accès aux infrastructures de ces clouds financés en partie par l’argent public, comme le stockage, le réseau, les serveurs ainsi que les bâtiments, pour permettre à la concurrence d’y installer ses propres logiciels de gestion Cloud. Et proposer ainsi une solution alternative.
Dans le viseur, CloudWatt et Numergy, mais également « tout autre acteur qui arriverait avec un financement de l’Etat », souligne Jean-Paul Smets.
Selon lui, la pétition constitue une action « plus constructive qu’un procès auprès des autorités européennes ». Et surtout, le dégroupage a déjà démontré sa faisabilité. « On voit ce que ça a donné avec Free : une concurrence incroyable en France avec de l’innovation» . Comme le dégroupage de l’ADSL impliquait un accès au fil de cuivre, cette pétition demande un accès au « cuivre » des clouds souverains.
Dénoncer le circuit de l’innovation à la française
« En application du préambule de la constitution française qui stipule que « Tout bien, toute entreprise, dont l’exploitation a ou acquiert les caractères d’un service public national ou d’un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité » , nous demandons le dégroupage du Cloud souverain français financé par l'argent de nos impôts », indique, provocateur, le site portant la pétition.
Mais pour Jean-Paul Smets, cela va également plus loin. Cette pétition dénonce également le « circuit bizarre de l’innovation » en France. « Nos grands groupes vont chercher des technologies aux Etats-Unis alors qu’il existe des PME françaises à quelques kilomètres de chez eux. » Et les résultats ne sont pas au rendez-vous : « au bout de 6 mois, aucun service n'est disponible, et il ne le sera pas avant des mois », explique la pétition, parlant des deux clouds souverains. Les PME françaises « auraient permis, si elles avaient été utilisées, de fournir un service depuis plusieurs mois. Elles étaient déjà opérationnelles, pour certaines depuis des années. ».
Les chances de réussite de cette action militante ? « Il n’est pas impossible que cela arrive, comme avec l’ADSL », commente Jean-Paul Smets, qui rappelle qu’à l’origine, peu de personne croyait en la faisabilité du dégroupage de l’ADSL. Mais, « s’il y a 5 % de chance que ça arrive, ça vaut le coup ». A l’écriture de cet article, la pétition comptait 98 signataires.
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