Les SSII françaises devraient amplement bénéficier du crédit d’impôts mais créer peu d'emplois
Si l’on en croit Aurel BGC, de nombreuses SSII devraient bénéficier du CICE, certains économisant jusqu’à plusieurs millions d’euros. Une manne qui ne devrait toutefois que peu profiter à l’emploi.
Entre 40 et 60% des effectifs des sociétés de conseil et des SSII seraient concernés par le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) entré en vigueur le premier janvier. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par la société d’investissements Aurel BGC et dont la synthèse est publiée par 01Net. Le CICE représente 4% de la masse salariale pour les salaires bruts compris entre une fois et 2,5 fois le Smic, un pourcentage qui passera à 6% en 2014. Les entreprises ayant leur principal centre d’activités dans l’Hexagone, comptant beaucoup de jeunes salariés, de techniciens ou disposant de bureaux en province où les salaires sont généralement plus faibles qu’à Paris sont donc les premiers bénéficiaires de la mesure.
Un profil qui correspond aussi bien à des PME telles que Groupe Open, Neurones, Osiatis, ITS Group ou Solutions 30, qu’à des poids lourds comme GFI et Bull. Le gain pourrait dans certain cas se chiffrer en millions d’euros. Reste à savoir ce que les bénéficiaires vont faire de cet argent. Si l’on en croit une enquête réalisée par Les Echos le mois dernier à peine 19% des chefs d’entreprise (tous secteurs confondus il est vrai) envisagent de l’utiliser pour embaucher de nouveaux salariés.
« Je compte transférer une partie de cet appel d'air sur les salaires, notamment pour ceux qui ont perdu le bénéfice des heures supplémentaires défiscalisées qui a été très mal vécu dans mon entreprise », expliquait à nos confrères le PDG de la société de conseil en ingénierie Extia, Arnaud Frey. D’autres patrons d’entreprise avouaient privilégier la restauration de leurs marges. Syntec numérique table sur la création de 20.000 à 25.000 emplois dans le secteur en 2013 (contre 35.000 en 2012).
Toutefois, une bonne partie de ceux-ci devrait couvrir des départs à la retraite. Il n’y aurait donc pas ou peu de créations nettes. La bouffée d’oxygène du CICE ne devrait pas y changer grand-chose dans la mesure où ces créations d’emplois concerneraient majoritairement la R&D, un domaine où les bons éléments s’arrachent au-dessus du seuil du nouveau crédit d’impôts.