Ford veut créer une communauté de développeurs mobiles autour de ses autos
Le constructeur américain a profité du CES de Las Vegas pour annoncer un programme pour les développeurs mobiles permettant d’accéder à son système de contrôle et d’interface Sync AppLink. Une première du genre selon Ford.
Transformer l’automobile en une plate-forme de développement d’applications mobiles. C’est l’un des enjeux que tient à relever le constructeur automobile Ford. A l’occasion du CES 2013, le grand raout réservé à l’électronique grand public, Ford a dévoilé un programme de développement ouvert, le
Ford Developer Program, permettant aux développeurs d’applications d’ajuster leur création aux autos du groupe, embarquant les technologies Sync et Applink de Ford. Le programme, qui s’ouvre aujourd’hui aux Etats-Unis, devrait débarquer en Europe dans le courant de l’année, confirme Ford dans un communiqué. Une première dans le monde des systèmes embarqués pour l’automobile, souligne le constructeur. Ainsi, Ford essaie typiquement de porter le concept de l’AppStore rendu célèbre dans le monde de la mobilité par Apple ou Google, dans le monde de l’automobile. Le constructeur explique que ce monde des autos représente également de nouvelles opportunités pour les développeurs, tentant ainsi de construire une véritable communauté. Ford part notamment du principe que l’usage des smartphones dans les voitures est aujourd’hui devenu une constante, pour s’informer, se distraire, pour se diriger et s’orienter ou encore pour rechercher un endroit. Avec ce programme, il s’agit donc de connecter les capacités d’un smartphone à celles d’une auto et d’en faciliter l’interaction. Une automobile « augmentée » par le smartphone, ou par un autre terminal pouvant se connecter au système. Dans le détail, en souscrivant à ce programme de développement - qui « pour l’heure » n’impose pas de droits d’entrée -, les développeurs ont accès à un SDK pour développer des applications pour iOS et Android, en exploitant les API des services Sync et Sync AppLink du constructeur. Le premier, initié en 2007 en collaboration avec Microsoft, permet de connecter un smartphone ou un iPod à l’auto via USB ou Bluetooth. Le second offre des possibilités d’interface vocale, permettant au conducteur de contrôler à la voix les applications du smartphone qui s’y adossent. En gros, avec les API Applink, les développeurs pourront créer des interfaces en utilisant le moteur de reconnaissance vocale embarqué, afficher des informations sur l’écran tactile ou l’écran de la radio, exploiter le moteur text-to-speech de SYNC, commander et contrôler des applications via les boutons de la radio, et recevoir et exploiter des données internes du véhicules (comme la vitesse, le GPS ou la gestion de la consommation). Une équipe de Ford assurera le support. Le constructeur positionne également son initiative comme un moyen de renforcer la sécurité du conducteur en évitant de le distraire de son activité principale : la conduite. Partant de ce postulat, Ford entend valider les applications pour ses systèmes. Chaque application devra ainsi être soumise à une batterie de tests par Ford avant d’être validée, et publiée dans un magasin applicatif, le Ford App Catalog. Un AppStore, à l’image du Google Play ou de l’AppStore d’Apple. Le constructeur met par ailleurs à disposition un guide de bonnes pratiques et de recommandations. Par exemple, les applications à base de contenu vidéo ou de jeux ne seront pas retenues. Ford précise qu’en cas d’échec à la première soumission, une seconde soumission sera payante.