OpenMandriva : le desktop Linux prend officiellement son envol sous forme de communauté indépendante
Naissance officielle d’OpenMandriva, l’association qui servira de havre de paix indépendant à la communauté de la distribution Linux desktop Mandriva. Une étape pour la communauté restante, mais également pour l’éditeur Linux qui poursuit sa transformation.
Ce 3 janvier, la distribution Mandriva Linux pour le poste de travail a officiellement pris son envol sous forme d’une communauté indépendante. Baptisé OpenMandriva, cette communauté sera encadrée par une association française de loi de 1901, dont les statuts ont officiellement été enregistrés ce 3 janvier à la préfecture de l’Essonne (à Evry). Une date charnière qui constitue une étape clé dans le processus de transformation de la société Mandriva. Mais également pour les membres de la communauté de Mandriva Linux, qui n’avaient pas fait le choix de partir rejoindre le projet Mageia. Ce dernier avait pris la forme d’un fork en septembre 2010, initié par la communauté d’utilisateurs et par d'anciens salariés de la filiale Edge-IT, mécontents des orientations que donnait Mandriva à la distribution. A l’époque, Mandriva se débattait dans un plan de recapitalisation et de restructuration supposé garantir sa survie.
La création de l’association OpenMandriva a nécessité près de 6 mois de travail et de concertation, explique Charles Schulz, le directeur marketing de Mandriva. Elle vient concrétiser un pan de la nouvelle stratégie de Mandriva présentée en mai, date à laquelle cette idée d’association indépendante avait pris forme.
OpenMandriva sera désormais le référent pour l’ex-distribution desktop de Mandriva. Charles Schulz affirme qu’elle détient officiellement la marque OpenMandriva et a la charge de coordonner l’ensemble des travaux de développement ainsi que de la gouvernance de l’OS - le nom de l’OS est pour l’heure par défaut OpenMandriva, mais la communauté doit encore trancher. L'association a pour vocation de voler de ses propres ailes tant d’un point de vue technique que juridique. Un dispositif communautaire qui devrait a vocation à la communauté de développeurs et d'utilisateurs, leur garantissant que « ce ne sera plus la société Mandriva qui contrôlera la distribution », lance Charles Schulz.
Matthew Dawkins, fondateur du projet Unity Linux et partenaire Mandriva, en assure la présidence. Il sera épaulé dans sa mission par un collège, comprenant Charles Schulz qui représentera Mandriva « pour aider le projet ».
Schulz assure que Mandriva compte supporter activement cette association et sera l’un des contributeurs - tout comme Rosa Linux - , avec la volonté de conserver cette association « multipartite et indépendante ». L’éditeur, qui par ailleurs poursuit ses activités d’édition d’une distribution Linux pour le monde des serveurs - bâtie notamment sur un socle Mageia -, confirme par ailleurs que les travaux autour de la distribution communautaire seront utilisés par Mandriva « pour certains marchés verticaux au Brésil », où la présence de la marque est forte en OEM.
Et Mageia ? Le projet de fork Mandriva ne fera pas partie d’OpenMandriva, comme nous l’avions déjà indiqué en mai dernier. Le projet avait en effet refusé l’invitation, affirmant que désormais ses priorités étaient dans Mageia. Inutile de « se disperser », avait-il expliqué et surtout de se retrouver associé, dans un contexte communautaire, à un projet estampillé Mandriva.