Données géographiques : l’IGN crée un portail d’outils de développement
L’institut public a inauguré un portail de référence, fin décembre, dont la vocation est de centraliser des logiciels censés favoriser le développement de services et d’applications géographiques. Les outils de visualisation de données y côtoient des applicatifs de traitement et d’enrichissement de données. En Open Source ou pas.
Dans le cadre de sa mission d’ouverture des données géographiques du territoire français, l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière) a décidé fin décembre de fédérer officiellement l’ensemble des applications et outils de développement utilisés en interne au sein d’un portail de référence. Baptisé
logiciels.ign.fr, cette référence en ligne vient ainsi transcrire la volonté de l’institut public de s’aligner toujours plus sur les exigences de la directive européenne Inspire. Une directive qui vise notamment à créer une infrastructure globale de données géographiques en Europe afin de favoriser l’ouverture, le partage et la ré-utilisation de ces données. Après l’ouverture du Geoportail en 2005, le site public des données géographiques en France et son moteur de recherche le Géocatalogue, l’ouverture de ce portail de ressources logicielles représente ainsi une énième nouvelle avancée vers la mise à disposition des données géographiques et, surtout, vers leur traitement au sein de services et d’applications. Ce portail de diffusion des logiciels s’inscrit dans la continuité de la politique de l’institut, semble nous rappeler l’IGN, dont l’objectif est « d’accélérer l’utilisation publique et privée des résultats de l’IGN en recherche et développements », écrit-il d’emblée sur la page d’accueil du portail. « Logiciels.ign.fr participe de la volonté de l’IGN de partager ses résultats en matière de recherche et de développements pour encourager l’innovation, favoriser le développement d’entreprises et accélérer la création de services à valeur ajoutée », insiste Pascal Berteaud, directeur général de l’IGN, dans un communiqué de presse de présentation du portail. L’idée est donc de dynamiser la communauté des développeurs et de créer un éco-système technique de référence. Car si Inspire impose en effet de mettre à disposition des services de découverte, de recherche, de consultation des données publiques géographiques, elle vise également à donner les moyens techniques de transformation et d’enrichissement de ces données afin d’en favoriser, logiquement, l’interopérabilité et la qualité.
Faciliter la mise à jour de données La base de logiciels de l’IGN comporte à ce jour 11 applicatifs et services logiciels pour couvrir les besoins des développeurs. On y trouve ainsi des outils censés faciliter l’utilisation des données de l’IGN, comme IGNMap (qui permet de visualiser les données de l’institut), l’API Geoportail qui donne accès aux fonctions du portail public ou encore Spip-Geoportail, un plug-in au CMS Open Source pour faciliter l’intégration d’objets géographiques dans des pages Web. Un autre module, développé avec l’éditeur de SIG Geoconcept, permet de relier le service Ripart de l’IGN (qui permet de faire remonter à l’IGN les évolutions du terrain) à la plate-forme de l’éditeur. Ce plug-in « donne à l’utilisateur la possibilité de signaler [les évolutions de terrain] directement depuis sa base Geoconcept en se connectant au service internet de transmission d’informations
http://ripart.ign.fr », explique l’éditeur dans un communiqué. D’autres outils servent également à favoriser la mise à jour des données de l’IGN dans les plate-formes de SIG. Geoconcept et l’IGN ont ainsi collaboré autour de deux outils : l’un sur la sauvegarde et le transfert des données métiers associées aux données géographiques (Sauve-Données-Métier) et un autre qui calcule le différentiel entre deux cartes GeoConcept (Différentiel Geoconcept). Le calcul de différentiel est également au cœur des applicatifs maDiffXML et Différentiel, qui calcule les différences et un certain nombre de mesures de déformation géométrique, explique l’IGN. Enfin, troisième volet, les applications plus génériques, à l’image de Geoxygene, un framework d’applications géographiques, Circé, qui permet de convertir des coordonnées géographiques ou cartographiques d’un système de coordonnées dans un autre, ou encore Micmac, un logiciel de mise en correspondance automatique d’images. Ce dernier « automatise le traitement photogrammétrique d’images pour la modélisation 3D du terrain », complète l’IGN.
Open Source ? Si l’IGN confirme que le logiciel libre et l’Open Source font partie des modèles de distribution de ses logiciels, il apparait également que ce ne soit pas une religion. Aux côtés de licences Open Source CeCill, le portail héberge ainsi des applicatifs, toujours gratuits, mais propriétaires (Circé et IGN Map) ou encore associés à des licences de logiciels tiers, comme GeoConcept. « Si vous supprimez toutes les références à Geoconcept et à son kit, vous pouvez recompiler le logiciel sans Geoconcept »,