Michael Dell défend la réorientation de son groupe
Dans un contexte délicat, le patron de Dell est intervenu devant les quelques milliers de participants à l’événement Dell World pour défendre l’orientation stratégique du groupe.
Petite croissance en 2011, premier trimestre 2012 difficile, chiffre d’affaires en baisse de 10% au second, considérable recul du bénéfice net au troisième trimestre... Dell traverse manifestement une passe difficile. Bien qu’il ne l’évoque pas ouvertement, Michael Dell semble en rejeter la faute sur la conjoncture.
C’est ainsi qu’il s’est attaché fortement, à l’occasion de deux allocutions publiques lors de la grand messe du groupe, Dell World (qui se déroule actuellement à Austin, au Texas) à défendre une réorientation stratégique engagée depuis plusieurs mois et marquée par de nombreuses acquisitions tous azimuts. Tout récemment, Dell a racheté Gale Technologies, pour se renforcer dans l’administration d’infrastructures convergentes, Quest Software, RNA Networks, Make Technologies, Clerity, Wyse, SonicWall...
Ajoutons à cela AppAssure, Kace, Force 10 Networks, Compellent ou encore SecureWorks et Perot Systems (services). Comme il l’indiquait en février dernier, Dell, qui a lancé cet été une offre de Cloud privé, ne se considère plus comme un constructeur de PC.
Rassurer sur la situation du groupe
C’est dans ce contexte que Michael Dell a délivré un message fortement teinté d’optimisme aux participants à Dell World : «aujourd’hui, nous sommes une entreprise à 60 Md$, avec des dizaines de millions de clients à travers le monde, des centaines de millions de produits vendus dans le monde, supportant des milliards d’utilisateurs.» Si Dell a profité de l’événement pour présenter quelques nouveaux postes clients, le hall d’exposition est d’abord consacré à des «solutions ».
Michael Dell lors d'une table ronde organisée sur Dell World 2012.
Pour Michael Dell, son groupe est «une entreprise en mouvement. Les innovations de ces dernières années - Cloud, mobilité, Big Data, réseaux sociaux... - ont changé la manière dont nos technologies sont consommées et apportées. Nous travaillons à démocratiser ces technologies et solutions ». Selon lui, Dell a su écouter ses clients pour répondre à leurs besoins : «sécuriser des terminaux en environnement BYOD, migrer des applications patrimoniales, etc.»
De fait, selon le patron du groupe, «les produits ne suffisaient pas à répondre aux nouveaux défis et nouvelles opportunités de nos clients. Nous devions aller au-delà des produits et du matériel ». De quoi justifier les multiples acquisitions «de ces quatre dernières années», et les efforts fournis depuis pour «intégrer ces technologies avec des services [...] pour produire des solutions puissantes ».
De grandes ambitions
Et d’afficher l’ambition de devenir «le leader mondial des solutions de bout en bout ». Un effort qu’il chiffre à près de 5 Md$ pour la seule année écoulée, alors que l’activité entreprises et services représenterait «plus de la moitié de la marge brute de Dell ». Et de revendiquer une croissance «plus rapide que les concurrents» sur les marchés du stockage et des réseaux, ou encore «la solution d’infrastructure convergée [pour centre de calcul] la plus complète et la plus flexible du marché », et une offre logicielle désormais complète, tant pour l’administration que pour la sécurité - «nous savons plus aujourd’hui en cybersécurité que n’importe qui d’autre.» Un discours parfois un peu trop emphatique qui, s’il en a convaincu certains, n’a pas manqué de laisser dubitatifs certains observateurs.