Les enseignants s'opposent à une réforme niant la spécificité du BTS informatique
Pour montrer leur opposition à la fusion des BTS informatique (Iris) et systèmes électroniques, les enseignants en informatique ont mis en place une pétition, pour tenter de conserver la spécificité de la filière informatique. Le Conseil supérieur de l'éducation statuera les 5 et 15 décembre prochain.
La pétition compte douze pages. Amplement argumentée, l'opposition des enseignants au projet de fusion des BTS Iris (informatique et réseaux pour l'industrie et les services techniques) et SE (systèmes électroniques) en un seul BTS SN (systèmes numériques) conteste autant le fond que la forme (redistribution des heures de cours, perte de lisibilité du diplôme) de cette réforme.
Soumise au vote du Conseil supérieur de l'éducation (CSE) les 5 et 15 décembre, ce projet de fusion pourrait prendre effet dès septembre 2013 s'il est validé. Avec notamment pour conséquence, une réduction du volume horaire dédié à l'informatique (de 3h à 5h hebdomadaires en moins selon les projets) au profit d'un programme de physique alourdi (inclus dans les 40% du tronc commun de formation des futurs électroniciens et informaticiens).
Derrière cette contestation, à laquelle se rallie d'ailleurs l'UIMM (Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie), mais aussi une part majoritaire des membre du CSE et du CNSER (conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche) se (re)manifeste l'éternelle aspiration à la reconnaissance de l'informatique en tant que discipline à part entière, affranchie de la tutelle des mathématiques, de la physique ou de la filière gestion.
Comme le souligne la pétition, alors que le BTS Iris prépare aux métiers de l'informatique industrielle (systèmes embarqués, systèmes de supervision et de contrôle-commande, programmation et configuration des réseaux), n'y a-t-il pas un anachronisme flagrant à ce que son sort soit placé sous la responsabilité d'une commission professionnelle consultative (CPC n°3) couvrant la métallurgie, la mécanique, l'électricité, l'électrotechnique et l'électronique? Une même CPC, sans représentation de la filière numérique (Syntec), qui, selon l'avis formulé en avril dernier, reprocherait au BTS Iris d'avoir « un champ trop large et non ciblé ».
Loin de contester la nécessité d'évolution de leur cursus (« en relation avec les industriels de la branche »), le collectif d'enseignants en informatique constate que la motivation principale de cette réforme/fusion, à savoir une certaine désaffection du BTS SE (« pour de multiples raisons ») ne justifie en aucun cas que soit sacrifiée la spécificité du BTS Iris. Spécificité qui a fait ses preuves depuis vingt ans, avec plus de 2500 diplômés par an, dont une majorité, grâce au contenu (large) du programme du BTS, peut d'ailleurs jouer les prolongations jusqu'à la licence professionnelle voire au delà.