Marché des serveurs : Gartner confirme la déprime au 3e trimestre
Au cours du 3e trimestre, la déprime s'est poursuivie sur le marché des serveurs avec un recul des revenus des constructeurs de 2,8% malgré des ventes en unités en progression de 3,6%. Selon Gartner, la zone Europe est particulièrement affectée. Dans ce contexte de crise, Dell et Cisco sont parmi les rares à tirer leur épingle du jeu.
Au cours du troisième trimestre 2012, les ventes de serveurs ont progressé de 3,6 % en volume, mais reculé de 2,8% en valeur, si l’on en croit les derniers chiffres publiés par Gartner. Les deux rescapés de ce marché en difficulté sont Dell et Cisco. Le premier a vu ses ventes progresser de 9% en unités (et de 10,3% en valeur) du fait de l’accent mis sur le marché des entreprises, mais aussi du fait des performances de sa division DCS qui conçoit des systèmes serveurs optimisés pour les grands datacenters. Cisco, de son côté, poursuit son ascension même si son poids reste encore modeste sur le marché. Le constructeur aurait ainsi livré près de 56 000 serveurs au cours du trimestre dont 11 700 dans la zone EMEA, soit une progression de 40,4% en volume. D’après les chiffres de Gartner, Cisco est passé devant Oracle en nombre de serveurs livrés.
La tête du classement fait toujours l’objet d’une intense bataille entre HP et IBM Pour Gartner, Big Blue occupe toujours le premier rang mondial avec un CA de 3,47 Md$ devant HP avec 3,33 Md$. Ces chiffres sont toutefois à prendre avec les pincettes d’usage. IBM déclare en effet dans son dernier rapport trimestriel un revenu de 2,64 Md$ pour sa division serveur et 576,3 M$ pour ses revenus systèmes d’exploitation, soit un total de 3,2 Md$ pour le troisième trimestre calendaire (soit moins que ce que Gartner lui attribue). HP de son côté vient d’annoncer un CA de 3,53 Md$ pour son troisième trimestre fiscal (achevé avec un mois de décalage par rapport à celui d’IBM). Une chose est sûre toutefois, les deux géants perdent du terrain. Selon Gartner, le CA serveurs d’IBM a reculé de 9,5 % sur un an tandis que celui d’HP a baissé de 12,4 %. Derrière les deux leaders, Dell est désormais solidement ancré au troisième rang mondial avec 2,1 Md$ de CA, en hausse de 10,3 %. Oracle continue sa chute libre avec un CA trimestriel de 592 M$, en recul de 22,5 % sur un an (il est à noter qu’Oracle ne figure plus dans le top 5 des constructeurs - en unités). Enfin, Fujitsu s’accroche à sa cinquième place avec un CA de 494 M$, en recul de 18,3 % sur un an.
Les serveurs x86 progressent, les autres technologies régressent Comme l’explique Jeffrey Hewitt, vice-président de la recherche chez Gartner “les livraisons de serveurs x86 ont progressé de 4,3 % au troisième trimestre 2012 et les revenus liés à ces serveurs de 4 % par rapport au troisième trimestre 2011. Les ventes de serveurs Unix à architecture RISC/Itanium ont continué de chuter dans le monde au cours de la période - de 31,1 % en unités et de 16,4 % en valeur comparé à la même période de l’an passé ». Les autres architectures, et principalement les grands systèmes, ont reculé de 17 % en revenu. Les ventes de serveurs lames x86 ont reculé de 7,1 % au niveau mondial mais progressé de 2,3 % en valeur, tandis que les ventes de serveurs rack x86 reculaient de 0,2 % en unités, mais progressaient de 0,3% en valeur. D’un point de vue géographique, les ventes ont progressé en Amérique du Nord (+7,4 % en volume et +1,1 % en valeur) et en Asie (+0,7 % en valeur) tandis qu’elles reculaient en volume dans la zone EMEA et au Japon. Les ventes en Europe de l’ouest ont ainsi diminué de 7,6 %, tandis qu’elles plongeaient de 11,8 % en Europe de l’Est et de 14 % dans la zone Afrique et Moyen-Orient. Dans la zone EMEA, le recul a touché l’ensemble des segments. Les revenus des ventes de serveurs x86 ont reculé de 4,5 % tandis que ceux liés aux serveurs RISC/Itanium plongeaient de 18,5% et que ceux des autres architectures (notamment mainframes) s’effondraient de 29,3 %. Il est à noter que Gartner ne s’attend pas à des chiffres plus souriants pour le 4
e trimestre, notant que la situation en Europe continuera à souffrir de la faiblesse de la demande de la part des entreprises.