OpenShift Enterprise : Red Hat entre officiellement sur le marché du Paas
Red Hat sort enfin des phases de bêta son Paas pour lancer sur le marché une version commerciale pour entreprise baptisée OpenShift Enterprise. Red Hat compte en découdre avec Microsoft et VMware, notamment.
C’est officiel : en sortant OpenShift des phases bêta, Red Hat débarque sur le marché du Paas pour entreprise. Nom de code : OpenShift Enterprise, une solution de Paas Open Source que le groupe compte ainsi lancer dans les jambes de VMware (et de son Cloud Foundry), de Heroku (propriété de Salesforce) ou encore du Azure de Microsoft. Avec des arguments à faire valoir : l’Open Source, les standards et des possibilités de déploiement en environnement de Cloud public, mais également sur site, sous forme de Cloud privé. OpenShift Enterprise s'apparente à un prolongement naturel du stack middleware Java JBoss dans le Cloud en somme. Présenté il y a 18 mois par Red Hat à l’occasion du
Red Hat Summit 2011, OpenShift venait concrétiser la stratégie Paas d'un Red Hat qui a quelque peu trainé sur ce terrain par rapport à ses concurrents. OpenShift repose notamment sur
le rachat de Makara en décembre 2010, une société californienne de 15 employés qui développait une plate-forme de déploiement d’applications dans le Cloud. Depuis son lancement, Red Hat a cherché un modèle pour OpenShift, travaillant ainsi à en faire une usine logicielle Java en y concentrant, par exemple, l’outil de fabrication logicielle Maven, Jenkins pour la gestion du cycle de vie des développements ou encore l’IDE du groupe, JBoss Tools IDE. Si OpenShift vise à déporter des fonctions avancées de développement d’applications dans le Cloud, le Paas doit également rester fidèle à l’ADN du groupe. Logiquement, OpenShift Enterprise bénéficie ainsi d’un socle JBoss Enterprise Application Platform 6, le middleware maison, et s’appuie sur l’OS Linux de la société (Red Hat Entreprise Linux). Il bénéficie également des API Delta Cloud, un projet de la Fondation Apache qui fournit une API permettant de migrer un Cloud privé vers Amazon ou RackSpace et dont Red Hat est l’un des contributeurs majeurs. « Une des caractéristiques est que si vous développez sur J2EE, vous pouvez le faire on-premise puis migrer vos développements dans le Cloud, sur OpenShift. Vous pouvez également réaliser l’opération inverse : rapatrier les travaux on-premise. Donc les technologies JBoss permettent de combiner les méthodes traditionnelles du on-premise à celles du Cloud »,
avait ainsi résumé Craig Muzilla, vice-président de la division middleware de Red Hat, lors d’un entretien avec la rédaction, mettant ainsi en avant les synergies on-premise / Cloud des technologies du groupe. Enfin, logiquement, Red Hat travaillerait à intégrer OpenShift à la distribution OpenStack du groupe, actuellement en bêta, nous apprend Ashesh Badani, directeur général de la division Cloud du groupe,
chez nos confrères de Networkworld.
Une version Origin 100 % Open Source Avec OpenShift Enterprise, Red Hat compte également appliquer au Paas la recette qui lui a permis de dépasser la barre du milliard de dollars de CA. Placer l’innovation de ses produits entre les mains d’une communauté Open Source et en certifier une version, associée à des développements complémentaires et à du support, sous une étiquette Entreprise. Ainsi Fedora sert de socle à Red Hat Entreprise Linux. Dans le cas d’OpenShift Enterprise, il s’agit
d’OpenShift Origin. Ce projet, qui a tardé à voir le jour, symbolise en fait le passage en Open Source du code d’OpenShift. Disponible sous licence Apache v2, cette mouture communautaire forme la base de la version commerciale où prennent forme les développements de la communauté. OpenShift Enterprise, confirme Red Hat, est également un Paas polyglotte, qui supporte, outre Java, Ruby, Python, PHP et Perl, comme peut le faire un Heroku par exemple. Mais afin de muscler son offre, Red Hat a également travaillé à nouer des partenariats pour étendre la portée d’OpenShift. Le groupe a ainsi rapproché son Paas de MongoDB, l’un des fleurons du mouvement NoSQL, ou encore des outils de reporting analytique de
Jaspersoft. Red Hat compte ainsi adresser un marché que Gartner évalue en 2012 à 1,2 milliard de dollars. Ce segment, « le moins évolué du Cloud » estime le cabinet, devrait profiter d’une intensification de la concurrence pour progresser et atteindre 1,5 Md$ en 2013, puis 2,9 Md$ en 2016. Red Hat espère bien y livrer bataille.