Logiciel : la crise et la transition vers le Saas pèsent sur le marché
"Attentisme des acheteurs". La crise et la transition vers le Saas pèsent sur le marché du logiciel en France. Ce dernier devrait décroître en 2012, selon l'Afdel.
"Attentisme des acheteurs". C'est la formule choisie par Jamal Labed, le président de l'Association française des éditeurs de logiciels (Afdel), pour résumer la conjoncture dans le secteur au premier semestre 2012. De facto, selon l'étude Cockpit-Software Business at a glance, 61 % des éditeurs hexagonaux constatent un allongement des cycles d’achat, contre 34 % un an plus tôt.
Fruit d'un partenariat entre l'association et les cabinets d'étude PAC et CXP, ce baromètre montre également que 38 % des éditeurs seulement constatent une hausse de leur carnet de commande. Ils étaient 62 % un an plus tôt. Dans son ensemble, le marché du logiciel en France devrait donc connaître une contraction de 0,3 % en 2012, contre une progression de 3,4 % en 2011. L'Afdel prévoit tout de même un rebond en 2013 avec une croissance globale du marché de 1,7 %, grâce à quatre segments porteurs (HCM, CRM, BI et Big Data, sécurité).
Plus de 10 % de Saas pour 60 % des éditeurs
Dans le détail, l'activité licences marque le pas, tant au niveau des prix où les tensions s'accentuent qu'en termes de chiffres d'affaires. Au premier semestre de l'année, 36 % des éditeurs ont constaté une baisse de cette activité (contre 27 % qui ont déclaré une hausse). Une tendance qui s'est clairement inversée en un an : sur les six premiers mois de 2011, 39 % des éditeurs voyaient l'activité licences croître, contre 28 % qui constataient une dégradation.
Sans surprise, ce recul s'effectue au profit de l'activité souscription (autrement dit l'abonnement, caractéristique du mode Saas). En 2010, pour un éditeur sur trois seulement, la souscription pesait plus de 10 % du chiffre d'affaires. En 2012, cette proportion atteint les 60 %. Notons d'ailleurs que cette transition vers le Saas, caractérisé par l'étalement du chiffre d'affaires généré sur toute la durée du contrat, a un impact négatif à court terme sur le chiffre d'affaires des éditeurs. Donc sur le marché dans son ensemble. L'attentisme des entreprises n'explique donc pas à lui seul le trou d'air du marché du logiciel.