Google : une fuite anticipée des résultats déclenche une chute en Bourse
Sale temps pour le moteur de Mountain View, alors que la presse française veut lui imposer une taxe sur les liens qu’il recense vers son contenu, que la FTC lorgne sur d'éventuels abus de position dominante et que l'UE lui cherche des noises sur la protection de la vie privée, Google a vu hier son action plonger en Bourse suite à une gaffe de son imprimeur, mais, surtout, aux mauvais résultats de la division Motorola Mobility.
L’anecdote pourrait faire sourire si elle ne portait pas sur des sommes aussi importantes. Plus de trois heures avant l’heure prévue, les résultats de Google ont filtré par erreur du fait d'une erreur du prestataire chargé de la publication.
Une publication anticipée qui a entrainé dans la foulée une chute de près de 10% de l’action en Bourse, avant que la cotation ne soit suspendue par le NASDAQ pendant deux heures et demie. Certains pourraient y voir un retour de karma et une vengeance du papier à l’heure où la guerre semble relancée entre la presse et le moteur de recherche. La réponse est plutôt à chercher du côté des résultats surprenants et décevants publiés avant l’heure
Motorola et la publicité en première ligne
Du point de vue du chiffre d’affaires, Google se porte certes très bien avec une croissance des revenus trimestriels de 45 % à 14,1 milliards de dollars. Ce sont les bénéfices qui ne sont pas au rendez-vous puisqu’ils ne sont que de 2,2 milliards de dollars, contre 2,8 milliards le trimestre précédent. Ces bénéfices moindres sont dûs d’une part à une baisse du gagne-pain historique de Google, le « cost-per-clicks » en baisse de 15 % par rapport à l’année précédente et d’autre part à la piètre performance de sa division Motorola Mobility, qui a encore perdu 527 millions de dollars ce trimestre, alors que sa restructuration s’avère coûteuse humainement (4000 salariés ont pris la porte) et financièrement (349 millions).
Plus encore, la croissance moins forte que prévue des revenus publicitaires du groupe (+ 16 % de croissance seulement) inquiète les analystes. En effet, si les recherches en situation de mobilité progressent en volume, elles ne séduisent pas autant les annonceurs que les recherches sur PC et se vendent donc moins cher que prévu.