Linux souffle le vent au royaume des nuages
Un rapport de la Linux Foundation conclut que Linux est l'OS de choix et de fait, pour motoriser les infrastructures de cloud computing. Standards ouverts, architecture modulaire, virtualisation, mais surtout des coûts plus justes ont favorisé l'émergence d'une informatique distribuée à la demande. C'est tout l'écosystème Linux qui devrait alors profiter de l'engouement pour le Cloud.
Comme Eole, le dieu des vents, souffle sur les nuages, Linux entraine le Cloud Computing dans son sillage. Et ce dernier le lui rend bien. Ce sont les conclusions que l'on peut retenir du dernier rapport de la Linux Foundation, organisme en charge de le promotion de l'OS Open Source.
Selon lui, Linux motoriserait indubitablement les principales plates-formes de Cloud Computing du marché. Et l'essor du mouvement d'informatique distribuée pousserait, de fait, la progression de l'OS Open Source sur le marché.
Linux qui rit, Linux qui pleure |
Phénomène de crise? Linux et les applications Open Source ont récemment marqué quelques ponts dans l'industrie. Tandis que Net Applications estime que Linux a franchi la sacro-sainte barre du 1% de parts de marché en avril 2009 sur le segment des postes de travail, le monde ultra-critique de la finance commence à lorgner vers le logiciel Libre pour motoriser ses très sensibles systèmes, nous révèle le site Internet Wall Street and Technology. Selon lui, les institutions financières, si elles utilisaient déjà l'Open Source en backoffice, considèrent de plus en plus d'en équiper leur FrontOffice. La raison ? Une pression sur les prix actuellement trop forte, en temps de crise. Echec en revanche à Londres, où le DSI du comité d'organisation des jeux Olympiques 2012, Gerry Pennell, a préféré des logiciels Microsoft pour son système de gestion de l'événement, ont révélé nos confrères d'Eweek. En cause, des problèmes d'incompatibilités avec les applications Open Source. Trop risqué donc. |
Et ça tombe bien. Si Linux a toutes les qualités requises pour gérer l'infrastructure à la demande promise par le Cloud, le marché lui aussi devrait suivre. Selon Gartner, le marché mondial du Saas devrait enregistrer une progression de 21,9% en 2009 pour générer 9,6 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Mieux, d'ici à 2013, le marché du Saas devrait totaliser quelque 16 milliards de CA sur le segment des applications d'entreprises. Un avenir dès lors tout rose pour Linux, qui du coup, devrait profiter de cet élan pour gagner lui aussi des parts de marché (voir également encadré).
Pour la Linux Foundation, ce sont notamment pour ses qualités techniques, notamment liées au standards, ainsi que pour les réductions induites de coûts, qui font de l'OS Open Source un OS de choix pour les grands éditeurs du Cloud. « Le cloud computing progresse parce que les coûts liés aux datacenters vont grandissants et les innovations en virtualisation, en informatique distribuée et dans la gestion des systèmes transforment le cloud computing en une option plus réaliste. Linux, quand à lui, était un choix évident pour débuter l'ère du cloud computing en raison de son côté Open Source, son architecture modulaire, son coût réduit et son extensiblité (scalabilité) ».
Parmi les avantages inhérents à Linux, la fondation liste également la virtualisation, la compatibilité, l'architecture modulaire, les compétences de l'imposante communauté et bien sûr les coûts justes reposant sur les services et l'intégration. En clair, un réservoir d'innovations techniques performantes et fiables pour pas trop cher, qui collaient avec les principes de baisse de coûts d'infrastructures promis aux entreprises par le Cloud Computing.
Ce message intervient après un rapport du cabinet McKinsey qui, la semaine dernière, lançait un lourd pavé dans la mare du Cloud, en prétendant que le concept d'informatique distribué pouvait à l'inverse hausser les coûts des entreprises souhaitant y migrer leurs applications. Un véritable uppercut aux facteurs déclencheurs du Cloud. Même si finalement McKinsey faisait référence à une migration from scratch d'applications « brick et mortar » vers des plates-formes de Cloud.
La Linux Foundation liste 19 éditeurs qui ont basé leur plate-forme de cloud sur une brique Linux. On y retrouve Amazon EC2, IBM Blue Cloud, Force.com de Salesforce, vCloud de VMware et les Google Apps, parmi les plus connues.
Enfin, si la brêche du Cloud Computing a bien été ouverte avec Linux, l'OS continuera à soutenir le mouvement. Même si, finalement, certains acteurs du monde propriétaire, comme Microsoft ou encore VMware, ont à peine dégainé leur solution, explique en substance l'organisation. Prochaine évolution : le marché des services grand public et une adoption plus forte dans les entreprises – notamment les PME - et les gouvernements.
En publiant ce rapport, la Linux Foundation surfe sur une polémique autour de l'interopérabilité du Cloud Computing. Au centre, le manque de compatibilité entre plates-formes de Cloud, tant public que privé, et donc le non-respect des standards. On se rappelle notamment l'Open Cloud Manifesto, qui devait fédérer les acteurs autour d'un engagement, mais qui a fait choux blanc du fait de l'absence des ténors du secteur.
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