Sortie de Business ByDesign 2.0 : peut-être le vrai départ pour SAP dans le Saas
Avec la sortie de Business ByDesign 2.0, qui sera commercialisé dans le monde entier dès la fin juin, SAP signe sa véritable entrée sur le segment du Saas. Avec des objectifs de conquête prudents mais avec une architecture qui permet aux entreprises de customiser leur ERP hébergé tout en bénéficiant de l'essentiel des économies d'échelle de la mutualisation des infrastructures.
Alors que s'ouvre Sapphire, qui réunit l'écosystème SAP à Orlando du 11 au 14 mai, l'éditeur de PGI a confirmé aujourd'hui le lancement de la seconde version de son ERP pour PME distribué en mode Saas, Business ByDesign. Cette dernière sera disponible fin juin et signe la réelle arrivée du géant de l'ERP sur ce marché, annoncé comme juteux par les analystes.
Après avoir mis la pédale douce sur le lancement de ce produit il y a un an - en prolongeant la période de commercialisation auprès de quelques clients (87 aujourd'hui) dans six pays, dont la France -, SAP espère aujourd'hui doubler avant la fin de l'année le nombre de clients du produit, puis passer à un marché de volume en 2010 via le recrutement d'un réseau de partenaires distributeurs et intégrateurs. Un retard à l'allumage de deux ans en somme : au lancement du produit, SAP prévoyait de conquérir 1 000 clients avant la fin 2008.
Un décalage qui a tout de même permis d'amener du neuf dans l'offre, comme l'intégration de technologies issues de BO (Xcelsius ou Crystal). Une façon pour l'éditeur de réaffirmer à l'occasion de ce (re)lancement sa volonté d'investir sur cette offre Saas dans la durée. "1 800 développeurs travaillent sur le produit", relève Ludovic Lapeyre, responsable de l'offre Business ByDesign chez SAP France. Redéveloppé entièrement par rapport au socle technologique maison - pour généraliser l'emploi des concepts de développement objet -, le produit est, selon l'éditeur, capable de s'intégrer à d'autres offres de cloud computing (comme les Google maps) via les technologies standards du marché (comme WSDL).
Customiser tout en mutualisant
Mais l'intérêt principal de l'offre réside avant tout dans son architecture, qui permet aux entreprises d'arriver à un degré de personnalisation déjà important. "L'architecture megatenancy (l'appellation consacrée, ndlr) permet de multiplier les instances applicatives, en dédiant une petite partie de l'application - disons entre 10 et 15 % - à chaque client", explique Ludovic Lapeyre. Une souplesse qui permet aux entreprises de personnaliser leurs processus (l'approche défendue par Business ByDesign en lieu et place des modules, comme c'est le cas pour le produit phare de l'éditeur) et même d'ajouter quelques développements spécifiques.
Une particularité qui permet aussi aux entreprises de conserver la version qu'elles souhaitent, alors que, classiquement, le mode Saas est synonyme de migration simultanée de toute la base installée. "Il y aura une limite, précise Ludovic Lapeyre, mais cette flexibilité existe". Une flexibilité par exemple exploitée par Sequans, une PME spécialisée dans les semi-conducteurs, qui restera sur la version précédente du produit pour la mise en production de l'ERP hébergé en juillet. Ce dernier remplacera la gestion financière et l'embryon de gestion de production aujourd'hui dans Sage Ligne 100. Une trentaine d'utilisateurs seront concernés d'emblée pour une cible d'au total une cinquantaine de personnes dans la société, ajoute Alexis Beck Djevaguiroff, le directeur financier de Sequans. Précisons que, déjà, 138 utilisateurs de la société exploitent les fonctions de self-service (demande de congés, feuilles de temps...) de Business ByDesign. "Nous avons été très exigeants sur l'accès aux données et à notre capacité à les lire en cas d'arrêt du contrat avec SAP", précise Alexis Beck Djevaguiroff.
Des abonnements en mode Saas... mais aussi un coût projet
Le service, pour l'instant uniquement hébergé par SAP (même si l'éditeur devrait logiquement chercher des partenaires sur ce terrain également), est commercialisé 133 euros par utilisateur et par mois pour un accès à toutes les fonctions. L'usage des fonctions de self-service seules coûte 10 euros par mois. Les augmentations de tarifs sont calées sur l'indice Syntec, précise Ludovic Lapeyre.
A ces abonnements s'ajoute le coût du projet lui-même : paramétrage, intégration, reprise des données, personnalisation des processus, etc. Selon Ludovic Lapeyre, il faut compter entre 50 000 et 120 000 euros, pour les entreprises ciblées par le produit (soit des PME comptant entre 75 et 150 personnes, dans les services, la distribution ou l'industrie). Une fourchette dans laquelle tombe Sequans, Alexis Beck Djevaguiroff estimant le coût d'implémentation de la solution dans sa société à "environ 100 000 euros".