Les patrons français de l'IT ont le moral au plus bas et craignent pour leur trésorerie
En dépit de résultats certes marqués par la crise, mais durant la présentation desquels les patrons se disent confiants, le moral des dirigeants français est au plus bas. C’est ce qui ressort de l’enquête mensuelle de conjoncture éditée par la Banque de France. Activité passée, activité à venir, niveau des prix et des effectifs et désormais trésorerie : tous les voyants sont au rouge. Une situation inquiétante.
Le moral des chef d’entreprises du secteur IT est au plus bas depuis trois mois si l’on en croit l’enquête mensuelle de conjoncture publiée cette semaine par la Banque de France. Réalisée selon la méthode du solde d’opinion (*), cette dernière, concernant le secteur « ingénierie informatique », montre que les patrons de l’informatique dans l’Hexagone craignent particulièrement les mois à venir. Et permet de mesurer l’impact de la crise sur les décisions des dirigeants du secteur.
L’indicateur portant sur les prévisions en matière d’effectif est particulièrement inquiétant, annonçant une contraction importante de l’emploi des informaticiens. Les chefs d’entreprise interrogés émettent globalement une tendance négative pour le mois de mai, la pire depuis un an. Une majorité d’entre eux estime que le nombre d’emploi va diminuer dans la filière. Du coup, le spectre des 5 % de chômeurs dans la profession d’ici l’été se fait de plus en plus pressant. En mars, selon notre calcul, près de 23 500 informaticiens étaient demandeurs d’emploi, un quart de plus qu’un an auparavant.
Première alerte sur la trésorerie
Surtout, pour la première fois depuis le début de la crise, c’est l’ensemble des voyants mesurés par la Banque de France qui se retrouvent dans le rouge. Jusqu’à présent et depuis quelques mois, les patrons émettaient des avis négatifs concernant la situation en matière d’affaires, de prix ou d’effectifs. Mais la trésorerie semblait tenir bon et demeurait un élément solide pour la majorité d’entre-eux. Une tendance qui s’est inversée en avril avec un indice négatif (-0,35). Montée de l’intercontrat et baisse des commandes expliquent une situation qui s’assombrit rapidement puisqu’en mars, l’indicateur était encore assez largement positif (+8,03).
Côté activité, la situation en avril a été perçue comme pire qu’attendue en début de période. Ce qui n’empêche pas les chefs d’entreprises interrogés d’être un peu moins défaitistes pour le mois de mai. Même si les indices (-9,58 pour l’activité, -13,68 pour la demande, -10,61 pour la demande étrangère) demeurent très dessous de l'équilibre.
(*) Le solde d’opinion est la somme des opinions positives et négatives données par les chefs d’entreprise, pondérées par l’effectif de l’entreprise et redressées par la valeur ajoutée de chaque secteur. Un solde positif indique qu’une majorité de répondants estime que la variable mesurée a progressé.
Le solde d’opinion, dont la valeur est comprise entre – 200 et + 200, reflète au niveau agrégé les réponses positives ou négatives données par les chefs d’entreprise suivant une échelle de notation à sept graduations (trois degrés d’estimation autour de la normale).
Enquête mensuelle dans les services marchands – Activités informatiques (I)
Source : Banque de France
Enquête mensuelle dans les services marchands – Activités informatiques (II)
Source : Banque de France
Enquête mensuelle dans les services marchands – Activités informatiques (III)
Source : Banque de France
Enquête mensuelle dans les services marchands – Activités informatiques (IV)
Source : Banque de France