Valeo roule pour les Google Apps... mais sans soulever le capot
Annoncée en fanfare à la mi-mai, la migration des 30 000 employés de Valeo fait figure de première référence majeure pour la suite bureautique et collaborative en mode Saas dans l'Hexagone. Mais l'équipementier se montre très discret lorsqu'il s'agit de préciser les conditions de mise en œuvre de la suite et surtout les aspects contractuels et financiers du projet.
En pleine "histoire de cornecul", selon les mots de Thierry Morin, l'ex-Pdg en bisbille aujourd'hui avec le groupe Valeo, l'équipementier automobile, se montre peu disert sur son projet de migration vers la version payante des Google Apps. Rappelons que 30 000 employés du groupe doivent basculer vers l'édition Premier (commercialisée 50 dollars par utilisateur et par an) de cet ensemble d'applications hébergées de bureautique (tableur et traitement de texte), de messagerie (Gmail) et d'outils collaboratifs. Interrogé par la rédaction du MagIT suite à l'annonce officielle de ce projet, le groupe a refusé de nous mettre en contact avec un des responsables de ce projet. Et s'est contenté de nous livrer quelques réponses sibyllines par mail.
Capgemini assure l'intégration |
Figurant parmi les premiers intégrateurs des Google Apps dans l'Hexagone - aux côtés de SQLI - Capgemini a été retenu par Valeo pour assurer l'intégration de la solution. Là encore, l'équipementier se montre assez évasif lorsqu'il s'agit de clarifier le périmètre précis de la prestation assurée par la SSII. Dans un mail, la communication du donneur d'ordre se contente d'indiquer : "Certains besoins de Valeo ne sont pas couverts par Google Apps (annuaire d'entreprise, gestion des groupes, workflow, ticketing, authentification, ...). Capgemini assure la mise en oeuvre des applications manquantes, et leur intégration avec Google Apps et les autres référentiels Valeo". |
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Retour sur investissement en un an... si les utilisateurs s'impliquent
C'est d'ailleurs un des points essentiels qui transparaît des réponses transmises par l'équipementier : une large part de l'économie du projet repose sur l'adoption des nouveaux outils par les utilisateurs. "Le coût le plus important est celui de la formation des utilisateurs afin de changer leurs méthodes de travail", explique Valeo, qui s'est par contre refusé à chiffrer le coût de la migration proprement dite. Tout en notant que c'est aussi dans ce changement des habitudes que réside le gain le plus important. Ainsi, en se basant uniquement sur les gains en matière d'infrastructures (coûts d'administration, facture logicielle, maintenance, serveurs...), Valeo escompte un retour sur investissement en 2 à 3 ans. Mais ce délai pourrait tomber à un an si les utilisateurs mettent rapidement à profit les fonctions collaboratives de l'offre Google.
Valeo s'est refusé à donner la moindre précision sur les engagements contractuels pris par Google par exemple en matière de continuité d'activité de la solution ou de capacité pour l'équipementier à sortir du contrat. Un point pourtant particulièrement intéressant pour les donneurs d'ordre, qui pourraient être échaudés par les pannes à répétition que connaît le service (la dernière à la mi-mai mais elle suivait d'autres interruptions de service en février et en août 2008). Tout juste Valeo précise-t-il que les données sont hébergées aux Etats-Unis, mais aussi dans "d'autres pays" (sic). "Certaines informations confidentielles seront cryptées", assurent les porte-parole du groupe.
En complément :
Lire notre article le projet de migration vers les Apps de l'ESC Lille.