Successeur de Gmail, Google Wave intègre communication et collaboration
Nouveau coup marketing, annonce d’un tournant majeur dans les services de collaboration en ligne, révolution de l’e-mailing ? En présentant Wave, Google en promet toujours plus. Sans lever les doutes économiques, fonctionnels et sécuritaires sur les interfaces en ligne à tout faire.
Le jour même où Microsoft dévoile Bing, son moteur de recherche censé venir titiller l'hégémonie de Google sur le créneau, la firme de Mountain View allume un contre-feu sur un des segments traditionnellement dominés par le premier éditeur mondial, le collaboratif. Wave – dernier né de Mountain View quoique développé par une équipe australienne du groupe – apparaît comme une nouvelle étape dans l’extension de Google vers les outils de communication. L'outil promet une approche globale de nature à ringardiser l’e-mail. Google présente son futur service comme un couteau suisse de la communication en ligne. A l’échelle du Web, on a surtout affaire, à en croire nombre d’analystes, à l’une des promesses majeures annoncées par Google ces dernières années.
Plus qu’une révolution fonctionnelle, il s’agit avant tout de consolider des services en ligne de communication et de collaboration autour d’un cœur central. Une orientation déjà prise par Yahoo, autour de Zimbra, l’outil de messagerie acquis par le portail.
Séduire d'abord les développeurs
Wave permet ainsi la correspondance multimédia, mais également de "twitter", de poster des billets de blogs, d’alimenter un wiki. De là à penser que les services Google - Gmail, Google Docs, Google Talk, Picasa, Blogger – pourraient tous intégrer Wave, il n’y a qu’un pas.
Mais surtout, comme pour Android dans l’exploitation des plates-formes mobiles, Google promet un environnement très ouvert à même de séduire tout développeur d’applications. On a donc dans le même temps un service de communication et de collaboration sociale - dont l’interface, au vu des premières images apparaît plus graphique que les habituels services Google -, un environnement de développement aux API ouvertes et un protocole de communication.
Wave a été pensé il y a deux ans par les frères Lars et Jens Rasmussen. Développeurs australiens maison déjà à l’origine de Google Maps, ils ont souhaité se reposer la question de la communication et de l’échange de correspondance à l’ère des applications 2.0. Temps réel et gestion du réseau de contacts sont donc particulièrement soignés, selon les concepteurs.
Comme c’est désormais habituel, Google vise en premier lieu les développeurs qui sont invités à tester, amender, développer des applications pour Wave. Le groupe incite ainsi la communauté à réfléchir sur la communication online et à alimenter la plate-forme. Une approche qui vise notamment à voir se déployer des fonctions – par exemple collaboratives - destinées aux entreprises qui demeurent au centre de la stratégie de Google en matière de services applicatifs en ligne.
Modèle économique : la grande inconnue
Mais il reste quelques inconnues. Si la mise en Open Source du code de Wave promet de voir se développer une communauté d’usagers-développeurs, rien ne filtre sur le modèle économique du service. Comme d’habitude, Google endosse son costume d’amoureux de l’art pour l’art en affirmant ne pas y avoir songé. Mais le moteur devra inévitablement se pencher sur la question s’il veut développer son service. Par ailleurs, Google à l’habitude de lancer des produits « pour changer la vie » avec parfois – notamment quand la pression des actionnaires sur la rentabilité du portefeuille au-delà de la pure monétisation de la recherche se fait jour – des reculades importantes. Enfin, en terme d’usage, rien ne dit qu’un modèle global - reposant sur une architecture de cloud computing – avec un ensemble de données de plus en plus personnelles et intégrées séduira les utilisateurs.
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