Rien ne va plus sur le marché des serveurs
Selon les derniers chiffres rendus publics par IDC, les achats mondiaux de serveurs ont plongé de 24,5 % en valeur au premier trimestre 2009 et de près de 26,5 % en volume. La pire chute jamais enregistrée par le cabinet d'analyse.
Le marché des serveurs s'est littérallement effondré au premier trimestre 2009, plombé par le ralentissement des achats des entreprises. En recul, en valeur, de 24,5%, et de près de 26,5% en volume, les livraisons des grands constructeurs se sont donc encore plus violemment contractées qu'au dernier trimestre 2008, qui affichait déjà une baisse de 12% sur un an.
C'est le marché des serveurs de volume – un segment qu'IDC définit comme celui des serveurs vendus moins de 100 000 $ et donc majoritairement composé de serveurs x86 -, qui connaît le plus fort recul avec une baisse de 30,5% du chiffre d'affaires par rapport au premier trimestre 2008. Les systèmes de milieu de gamme - de 100 000 $ à 1 M$ - s'en tirent beaucoup mieux avec un recul limité à 13,6% tandis que le marché des serveurs haut de gamme reste déprimé avec un déclin de 19,5%.
IDC semble toutefois estimer que les entreprises ne pourront éternellement jouer la carte du non renouvellement de leurs infrastructures en place. Comme l'explique Matt Eastwood, le vice-président en charge des plates-formes d'entreprises chez IDC, “la demande en serveurs devrait s'améliorer dès le second semestre, les clients commençant à reconstruire leurs capacités IT en avance de la reprise économique attendue pour 2010”.
HP et IBM au coude à coude
Nous le laissions entendre en début de semaine, HP semble avoir subi plus violemment la crise que ses concurrents. Cette analyse est confirmée pour la tête de classement où HP est rejoint par IBM au premier rang. Big Blue regagne environ 1,7 point de parts de marché, quand HP en perd 0,7. IDC attribue ces gains à ce qu'il appelle pudiquement la solide performance des System z et System p. IDC est là bien généreux : si les System p n'affichent, selon les chiffres d'IBM, qu'un recul de 2% - mais ce chiffre inclut les livraisons de System i désormais regroupés avec les p, ce qui empêche toute comparaison -, les mainframes sont en recul de 19%, soit en ligne avec le marché. Pas sûr que dans ces conditions, le qualificatif de solide s'applique.
L'autre point intéressant est l'effondrement de Dell (-31,2%) désormais quasiment rattrapé par un Sun qui, avec un recul de 25,5% de ses revenus, ne fait finalement pas si mal, en tout cas comparé à HP et... Dell. Fujitsu se maintient lui aussi très bien avec un recul de 18,8% de ses revenus sur un an.
Mainframes et Unix résistent, Windows et Linux déchantent
Du point de vue des plates-formes, les chiffres d'IDC confirment la bonne tenue des grands serveurs Unix et Mainframes. Le marché Unix a ainsi atteint un peu plus de 3,9 Md$ tandis que celui des mainframes IBM s'établissait à 889 M$. Sur le marché Unix, Big Blue devance HP (1,04 Md$) avec des ventes de 1,16 Md$, devant Sun avec un peu plus de 870 M$ de revenus. Le marché des mainframes a toutefois reculé plus vite que celui des serveurs Unix avec un déclin de 18,9% sur un an contre -17,5% pour les serveurs Unix.
La mauvaise nouvelle vient du marché des serveurs x86 en chute de 28,8 % à 5,1 Md$. Et c'est Microsoft qui en fait le plus les frais avec un recul de 28,9 % du marché des serveurs Windows (à 3,7 Md$), les serveurs Linux réussissant à limiter la casse avec un recul limité à 24,8%.
Et s'il fallait encore confirmer la méforme du marché x86, il suffit de se tourner vers le chiffre du marché des serveurs lames. Celui-ci a toujours connu une croissance positive depuis le premier trimestre 2001. Au premier trimestre 2009, il a reculé de 15,5%...