Ploss formule 10 recommandations pour ne pas oublier le Libre dans la relance française

L'association Ploss rappelle que le Logiciel Libre doit avoir son rôle à jouer dans le plan de relance du gouvernement français et avance ses pions à travers 10 recommandations. Objectif : mettre en place un écosystème libre solide et pérenne en France pour insérer le mouvement dans le paysage logiciel hexagonal.

Le logiciel Libre a lui aussi un rôle à jouer dans le plan de relance numérique du gouvernement et il doit être considéré comme une arme anti-crise. C'est le message de Ploss, le réseaux des entreprises du logiciel Libre en Ile-de-France, qui s'inquiète de ne pas voir l'open Source et le libre, s'insérer dans le plan-remède contre la crise mis en place par le gouvernement français.
Pour palier cet oubli, Ploss propose 10 recommandations qui assureront « des retombées rapides et globales pour l'ensemble de l'économie  ». Et surtout viendront solidifier  l'écoystème de l'Open Source par des mesures concrètes.

La semaine dernière, Nathalie Kosciusko-Morizet, la secrétaire d'Etat à la Prospective et au Développement de l'économie numérique, a dévoilé les secteurs qui allaient bénéficier du fameux plan de relance. Les appels à projets devront porter sur  le Web 2.0 et les « serious games ».
Le volet numérique renferme aussi une enveloppe de quelque 250 millions d'euros, qui doivent stimuler l'économie et créer ainsi des emplois.

L'association Ploss, qui regroupe parmi ses membres des acteurs actifs de la sphère du logiciel libre, comme Nuxeo, Alter Way, StartXpert, Open Wide, notamment, pose ses arguments sur le terrain de l'emploi.
« Les entreprises parce qu'elles obtiennent un service et des outils informatiques de qualité à un moindre coût,  sont mieux armées pour s'inscrire dans la compétition internationale, et à leur tour créer des emplois. Ainsi, une relance appuyée sur le logiciel libre ne bénéficie pas aux seuls acteurs d'une filière, mais se propage en création de valeur pour l'ensemble de l'économie », explique l'association sur son site Internet.

TEMOIGNAGE
Un frein à l'Open Source : les compétences
L'absence de compétences Open Source dans les entreprises est souvent présentée comme un frein à l'adoption du logiciel à code ouvert. Un point de vue que Didier Guerin, responsable des postes de Travail chez Elior, société de la restauration collective, partage. Après des procédures de test laborieuses pour une migration de postes de travail XP sur Vista, il considère l'alternative Linux. Mais après calcul, il a dû revoir sa copie. « Pour Linux, il faut prévoir un investissement de base important au niveau de l'entreprise. Il faut embaucher les compétences, et avoir quasiment un an sans productivité le temps de la formation pour arriver à des solutions pérennes ».
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Et c'est bien là que le bât blesse, semble confirmer Ploss pointant du doigt la faible prise en compte du libre dans l'écosystème logiciel en France. Ses dix recommandations visent donc à créer une base saine qui tire profit des spécificités de l'open source pour encourager  les entreprises à l'adoption, et tirer les compétences vers le haut.
Place donc à la « non-discrimination contre les logiciels libres dans les appels d'offres publics », « à une prise en compte accrue du logiciel libre dans l'enseignement et la formation professionnelle »,  « à une articulation claire des exigences d'interopérabilité au sein de l'administration […], en finalisant en priorité le RGI ».

Ploss préconise également un levier d'aide financier en favorisant notamment « une simplification des aides, l'accélération des règlements et des conditions d'attributions », « l'incitation fiscale en faveur de la participation au développement de logiciels libres » et l'introduction d'un statut particulier d’ « association à but non lucratif dédiée au logiciel libre », ainsi qu' « une orientation des investissements en R&D vers le logiciel libre, en tenant compte de ses spécificités ».

Bref un véritable plaidoyer en faveur de la reconnaissance de l'open source dont le point d'orgue est certainement «l'introduction d'un statut particulier d’ « association à but non lucratif dédiée au logiciel libre », et l'instauration de la déductibilité fiscale des donations en nature sous la forme de code source ou de temps-homme au bénéfice de ces associations ». Soit déduire de ses impôts ses contributions. On peut sans doute rêver...

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