4ème licence 3G : Free toujours candidat et plus agressif que jamais
La quatrième licence 3G est plus chère que prévu. Free n'en a cure. Dans une interview à TV5, Maxime Lombardini, le directeur général d'Iliad, maison mère de l'opérateur, réitére son intérêt pour le dossier. Accusant les opérateurs en place de pratiquer des marges trop élevées, il assure que l'arrivée de Free fera baisser spectaculairement les prix du téléphone mobile en France. De moitié en moyenne. Rien que ça.
Interviewé sur la chaîne TV5, Maxime Lombardini, le DG d'Iliad, maison mère de Free, a réitéré son intérêt pour la quatrième licence 3G, malgré l'augmentation de prix de la licence. Cette semaine, la Commission des Participations et des Transferts a évalué ce prix à 240 M€, soit 34 millions de plus que l'évaluation originale effectuée par le gouvernement. "Ce qui est important, c'est que l'appel à candidatures soit lancé très vite", a expliqué Maxime Lombardini. Free critique en effet l'attitude des trois opérateurs en place, accusés de jouer la montre. Orange envisage notamment de déposer une plainte au conseil de la concurrence européen, en raison du prix de cette licence que l'opérateur historique juge trop faible. Rappelons que les trois opérateurs en place ont chacun déboursé plus de 600 millions pour acquérir leur licence.
Maxime Lombardini n'a pas hésité à flinguer le trio en place. "La réalité c'est que les marges réalisées par les opérateurs mobiles en France sont très très élevées, elles sont deux fois plus élevées qu'en Angleterre ou en Espagne par exemple. Rien qu'en revenant à des niveaux de marge plus raisonnables, comme on l'a fait sur les télécoms fixes avec le triple play et la Freebox, on peut rendre du pouvoir d'achat aux Français et faire baisser les prix de manière très significative". Maxime Lombardi estime que le montant moyen de l'usage du mobile pourrait être divisé par deux en France. Une musique douce aux oreilles du pouvoir politique et une façon d'avancer ses pions dans le mécanisme d'attribution de la licence, où Free devra probablement faire face à d'autres opérateurs également intéressés (on parle de Virgin, Completel et Bolloré).
Se contenter de 5 MHz
Rappelons que le nouvel entrant devra trouver des solutions à la rareté du spectre radio. Sur les 15 MHz de largeur de bande disponible, le gouvernement n'entend réserver que 5 MHz au quatrième opérateur, qui pourra aussi postuler sur les deux autres lots de 5 MHz de fréquence mais sans aucune priorité (un opérateur en place ou un autre nouvel entrant pourra aussi postuler sur ces ressources). Ce qui pourrait être trop peu pour concurrencer efficacement les opérateurs en place. Dans sa dernière consultation publique sur le sujet, l'Arcep elle-même notait que « si l’attribution d’un bloc de 5 MHz duplex dans la bande 2,1 GHz en complément du bloc dans la bande 900 MHz à un nouvel entrant sera peut-être suffisante pour offrir dans un premier temps un service de voix à un nombre significatif de clients, cette quantité de fréquences pourrait s’avérer faible pour offrir rapidement et de manière pérenne des services plus innovants et plus gourmands en bande passante, comme l’Internet mobile ou la télévision ».
Manifestement, Iliad a repoussé ce problème à plus tard. Tout en reconnaissant, comme nous l'écrivions en janvier dernier, qu'il lui faudra de l'ordre de deux ans pour ouvrir le service "dès lors que le processus est lancé". Mais, selon Maxime Lombardi, la seule perspective de voir arriver un quatrième opérateur - et particulièrement Free - a déjà suffi à faire bouger les lignes : "depuis quelques semaines, les opérateurs en place prennent conscience qu'ils ne peuvent pas maintenir de pareilles marges. Donc vous avez l'arrivée des premiers forfaits illimités".
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