Douche froide chez Oracle France : 250 postes supprimés
Selon nos informations, confirmées par l'intersyndicale de l'éditeur, Oracle France vient de lancer un plan de suppression de 250 postes. Soit environ 16,5 % des effectifs dans l'hexagone. Une mesure qui a pris de court les salariés et qui fait tâche alors que les résultats de l'éditeur restent au beau fixe.
Soupe à la grimace chez Oracle France. Le comité d'entreprise en a été informé cette semaine : la direction va supprimer 250 postes en France, sur un total de 1 600. Une coupe franche (16,5 %) qui a cueilli à froid les salariés. D'autant que le 24 juin dernier, suite à un comité d'entreprise, la CFDT assurait sur son blog que "la situation économique ne fait l'objet d'aucune alerte en comité d'entreprise, ni mesures d'anticipation des emplois présentées en comité d'entreprise. Un éventuel plan de licenciement, mesure ultime d'ajustement des ressources, exigerait à minima, un constat d'une dégradation progressive de la situation, qui ne nous est pas présenté actuellement." Il aura suffi de quelques jours...
Pourtant, ce même 24 juin, le groupe américain a annoncé des résultats annuels supérieurs aux attentes des analystes. Pour son exercice fiscal 2009 (qui se terminait le 31 mai), Oracle a publié un bénéfice net en hausse de 1% à 5,6 milliards de dollars pour un chiffre d'affaires en progression de 4%, à 23,3 Md$. On a vu pire par temps de crise. Avec 7,9 milliards de dollars, la zone Europe Moyen-Orient et Afrique est stable par rapport à l'exercice précédent. Mais, à taux de change constant, la progression aurait été de 11 %. Ce qui n'empêche pas l'éditeur de lancer un plan de suppression d'effectifs touchant 850 à 1 000 postes sur le Vieux Continent (sur un total de 17 000 personnes).
Fusion avec Sun : de nouvelles "synergies" à prévoir
L'intersyndicale de la filiale française (CFDT Cadres, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO) parle de sa "surprise et de sa colère". "Cette réduction importante d’effectifs n’est pas justifiée au regard de la santé financière d’Oracle et des efforts concédés par les salariés depuis de nombreuses années au sein d’Oracle France", ajoute l'intersyndicale. Selon les syndicats, la direction a justifié cette décision par une croissance inférieure aux attentes du groupe et la volonté de préserver les marges.
Réunis ce matin pour une conférence de presse à l'occasion du lancement de Oracle Fusion Middleware 11g, les porte-parole de la filiale ont refusé de répondre à nos questions. Sous couvert d'anonymat, un employé d'Oracle France nous a expliqué : "de mémoire d'employé, ça fait plus de 10 ans que nous n'avions pas connu de mesure aussi radicale. 250 postes, c'est très lourd."
Rappelons qu'en avril, Oracle a annoncé son énième rachat majeur, en mettant la main sur Sun. Une opération qui reste en suspens en attendant l'approbation des autorités antitrust. Le rapprochement des deux filiales en France devrait encore donner lieu à des suppressions de postes, comme cela avait été le cas avec les précédents rachats majeurs d'Oracle (dernièrement celui d'Hyperion). En avril, l'analyste Tony Sacconaghi, du cabinet Sanford C. Bernstein & Co, estimait que la fusion des deux mastodontes pourrait se traduire par 10 000 départs.
En complément :
Lire la réaction de la CFDT, obtenue après publication de cet article.