Le W3C déshabille XHTML 2.0 pour habiller HTML 5

Le W3C a décidé de stopper les activités de normalisation autour de XHTML 2.0 à la fin de l'année. Une décision liée au marché, qui a préféré se ranger derrière le prometteur HTML 5, soutenu fortement par l'ensemble des éditeurs de navigateurs. Le consortium entend ainsi doper les ressources apportées au futur standard. Et en accélérer les développements.

Les jeux sont faits. Deux ans après la création d'un groupe de travail dédié, le W3C, le consortium en charge des standards du Web, a décidé d'arrêter les travaux sur xHTML 2.0, pour concentrer ses efforts sur HTML 5. L'organisation ne renouvellera pas la charte du groupe de travail, qui arrive à échéance à la fin 2009.

Fin 2006, les activités autour de HTML connaissent un petit tsunami interne au consortium. La salve vient de son président, Tim Berners-Lee qui, dans un billet de blog, appelle les membres du groupe de travail, « à réinventer le Web ». Et cela passera inévitablement par un scission du groupe de travail en 2 sous-groupes. Objectif premier : donner une nouvelle impulsion aux développements de HTML et xHTML 2.0 en dissociant les projets afin de les rendre plus autonomes. Second objectif : apaiser les tensions qui règnent au sein du groupe entre les supporters de XHTML 2.0 et ceux de HTML. A l'époque, on parle « d'évolution vs révolution » pour décrire les intérêts divergents. Le terme évolution est utilisé pour désigner les pro-HTML, qui militent pour une mise à jour itérative du langage en prenant en compte la compatibilité ascendante. La révolution,elle, est voulue par les pro-XHTML 2.0, qui militent pour une refonte du langage, quitte à sacrifier au passage la compatibilité avec l'existant. Deux écoles dont la divergence est symbolisée par la création de WHAT WG, un groupe dissident qui pousse pour le développement itératif du HTML – dans le camp de l'évolution donc – et élabore des standards concurrents du W3C. Un guide de bonnes conduites à suivre, en somme.


Deux années n'auront pas suffi à faire basculer le marché et transformer XHTML 2.0 en un standard W3C. Les éditeurs de navigateurs ont préféré se jeter sur le très prometteur HTML 5, dont les fonctions attendues doivent notamment permettre de gérer le offline, de manipuler des images ou des vidéos. Bref, il s'agit de fournir de façon ouverte et standard des fonctions jusqu'alors réservées aux technologies Flash ou Silverlight – ou du moins de s'en approcher. L'idée étant de faire en sorte que HTML5, même utilisé seul, puisse se tailler une place de choix dans les interfaces riches et le Web 2.0.
Ces derniers mois, les ténors du secteur, Apple, Google et Mozilla, ont annoncé supporter HTML 5 dans les dernières mises à jour de leur navigateurs Safari, Chrome et Firefox.
Face à ce soutien massif, les développements de la spécifications doivent alors être renforcés et le standard finalisé dans les temps. « Le W3C a prévu de doper les ressources du groupe », précise le consortium dans une liste FAQ.

Quid, dès lors, du futur de XHTML2 ? Ian Jacobs, directeur de la communication du W3C, rappelle que l'arrêt des travaux sur la spécification est bien une demande du marché. « La communauté bascule vers HTML 5. Après discussion avec le groupe de travail XHTML 2.0, nous avons convenu que le marché pour XHTML était plus réduit que celui de HTML 5. »

Reste à savoir ce qu'il adviendra des développements réalisés dans le cadre du groupe de travail XHTML 2.0. Si Ian Jacobs indique qu'une maintenance des anciennes versions de XHTML sera réalisée jusqu'à l'expiration de la charte, « ensuite HTML 5 prendra le relais », il affirme également que certaines des fonctions de XHTML 2.0 -  sans en préciser la liste – seront reversées dans HTML 5. « Certaines questions sont actuellement soulevées comme l'intégration de RDFa [standard du W3C qui définit comment  structurer des metadonnées dans une page Web – une des briques du Web sémantique, NDLR] dans HTML 5 ». Des bonnes idées seront ainsi recyclées, selon lui.

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