Nortel Networks : « on demande des mesures d’accompagnement dignes de ce nom »
Les salariés de Nortel Networks France, qui avaient la responsabilité mondiale de la R&D pour les activités GSM de l’équipementier canadien, entrent en grève générale ce mardi 7 juillet. Ils dénoncent un plan social au rabais et demandent de vraies mesures d'accompagnement.
Les employés de Nortel Networks SA, la filiale de Nortel France regroupant ses activités de R&D, viennent d’entrer en grève générale ce mardi 7 juillet. Joint par téléphone, un porte-parole du Collectif Nortel France explique « demander que les salariés puissent bénéficier d’indemnités de départ dans le cadre du Plan de sauvegarde de l’emploi et de mesures d’accompagnement dignes de ce nom. » Selon lui, en l’état, l’administrateur chargé de piloter la procédure de faillite en France, qui reçoit ses ordres d’Ernst & Young UK, s’est engagé dans un projet « au rabais et propose le minimum conventionnel aux salariés. » Pas trop mal lotis, les salariés de Nortel Networks SA dépendent de la convention collective de la métallurgie. Mais, « la moyenne d’âge est de 39 ans. En moyenne, dans les Yvelines (l'activité est installée à Châteaufort, ndlr), la perspective de chômage sera de 11 mois. Dans le détail, elle sera de 20 mois pour les plus de 40 ans, et de 3 à 4 ans pour les plus de 50 ans. » Le chiffre de 500 licenciements circule (sur un total d'environ 700 salariés). Rappelons que cette filiale de l'équipementier canadien en faillite a été placée en liquidation judiciaire à la fin mai par la justice française. Cette décision sera effective fin août en l'absence de repreneur.
Avec cette grève générale, les salariés de Nortel Networks SA espèrent pouvoir aborder en position de force une rencontre prévue ce 7 juillet avec l’administrateur français. Mais le pari semble loin d’être gagné : « on l’a déjà rencontré. Mais jusqu’ici, il n’y a pas eu d’échange ; je n’appelle pas ça une négociation », explique le porte-parole du collectif. Une autre réunion, dite « d’information/consultation », est programmée pour le 17 juillet.
La France, une vache à lait ?
Dans ce contexte, la mobilisation pourrait être importante : « dans le cadre d’un sondage en ligne, nous avons eu 85 % d’intentions de grève. » Et, parmi les grévistes potentiels, « il y a en a qui sont très déterminés. » Si une forte proportion des salariés de Nortel Networks SA n’est pas syndiquée, « les salariés se rendent compte qu’ils sont en train de se faire avoir », dénonce le syndicaliste.
Dans un communiqué annonçant la grève entamée ce mardi 7 juillet, le Collectif Nortel France expliquait notamment : « les comptes de Nortel France ont été asséchés à hauteur de 300 M$ par un mécanisme de reversement mutuel qui fonctionne dans les faits à sens unique. » Et le porte-parole interrogé de préciser se sentir justement un peu abusé : « les administrateurs débloquent des fonds pour le Canada et pour le Royaume-Uni, mais rien pour la France. » Une logique que les représentants des salariés espèrent bien réussir à enrayer.