Steve Ballmer refroidit les partenaires Microsoft en évoquant une reprise lente
Les promesses d’une reprise rapide semblent de plus en plus lointaines. Faisant siennes certaines des dernières analyses économiques, Steve Ballmer, PDG de Microsoft, prévient ses partenaires : l’économie n’est pas en récession, elle se réinitialise. Et il ne faut pas compter sur un retour à la croissance passée.
Après la banque suisse Syz & Co ou, plus récemment, Michel Rocard, Steve Ballmer semble s’être à son tour converti aux dernières analyses économiques évoquant l’hypothèse d’une reprise en « racine carrée » : après avoir touché le fond, l’activité économique devrait se reprendre mais avec des niveaux de croissance sensiblement inférieurs à ceux connus au cours des années précédant la crise.
Chez Microsoft, Steve Ballmer parle de « economic reset », une ré-initialisation de l’économie, littéralement : « les entreprises et les particuliers ont trop recouru à l’emprunt ; l’emprunt a artificiellement alimenté la consommation […] au final, le niveau d’activité n’a pas à descendre puis remonter, il doit seulement reculer. […] C’est inévitable et nous devons tous nous y préparer. » Et de souligner le cas particulier des Etats-Unis où, avant la crise, l’endettement global représentait plus de 300 % du PIB.
Dans ce contexte, mais peut-être aussi sous l’effet des évolutions annoncées dans son programme de partenariats, et de celles engagées pour son modèle économique, Steve Ballmer anticipe une compétition accrue entre les partenaires de Microsoft ; des partenaires qui « ne peuvent pas se référer à leur chiffre d’affaires comme indicateur dans ce contexte de réinitialisation de l’économique », mais doivent plutôt s’intéresser à leur part de marché et la satisfaction de leurs clients.
Jusqu’ici, tout va bien…
Pour l’heure, les partenaires français de Microsoft rencontrés à la Nouvelle Orléans ne semblent pas souffrir particulièrement du contexte économique. Mais certaines formes de perfusion n’y sont pas étrangères. « Ce qui marche, ce sont les projets avec un ROI rapide, dans le décisionnel, la mobilité, le collaboratif », mais aussi « les petits packages de pilotes ou d’intégration, que l’on vend aux DSI qui… s’ennuient, réduits à faire de l’exploitation faute de projets à conduire depuis le début de la crise. C’est de la veille opérationnelle en prévision du moment où ils pourront toucher leurs budgets. »
Reste que réussir ces ventes ne va pas sans un important coup de pouce. « Les équipements, les passerelles voix nécessaires aux projets de communications unifiées… on les prête. On est obligé de faire ça ; je préfère avoir un taux d’immobilisations élevé et que mes consultants soient tous actifs sur le terrain. » Une logique rendue possible par le soutien financier « de Cisco ou de Microsoft, avec leurs offres de financement à taux zéro. Pour nous, ça a été véritablement un axe de communication. On disait au client "garde ton cash, fais le travailler, on va te faire financer". Le tout sans que le partenaire n’ait, non plus, à sacrifier sa trésorerie. De quoi bien illustrer la manière dont les grands acteurs de l’informatique soutiennent l’activité économique du secteur – « heureusement que l’on a eu des outils comme ça, » indique un partenaire. Mais les propos de Steve Ballmer ne laissent-ils pas entrevoir une prochaine réduction du débit du robinet ?