Résultats : IBM profite de la crise pour améliorer sa marge
Résultats attendus pour l’un des piliers du secteur IT. Et conforme aux prévisions. IBM tient le choc mais son activité est affectée. Les mainframes sont en berne, les services fortement ralentis et si le middleware tient le choc, il doit faire face à la rude concurrence d’Oracle. Reste une marge bien améliorée… sur le dos de salariés qui paient le prix fort à la crise en dépit des bénéfices importants réalisés par Big Blue.
IBM vient de présenter des résultats pour le compte de son 2e trimestre fiscal en ligne avec les prévisions. Voire même meilleurs concernant le bénéfice net qui progresse de 12% pour atteindre 3,1 milliards de dollars. La politique de réduction des coûts semble donc porter ses fruits pour le bonheur des actionnaires et au grand dam des salariés qui en sont victimes. Cette amélioration de la marge nette – 13,3% en hausse de trois points - se fait en effet alors même que l’activité est en net recul (-13%) avec un chiffre d’affaires de 23,3 milliards de dollars.
Ne souhaitant visiblement pas trop insister sur les réductions de coûts, Mark Loughridge – directeur financier d’IBM – explique également l’amélioration de la marge par une réorientation des opérations vers des segments de marché « à plus forte valeur ».
Depuis le début de la crise, les rumeurs de licenciements massifs chez IBM circulent sans que jamais Big Blue ne les confirme ni ne les infirme. Reste que des suppressions de postes ont bien lieu et qu’un vaste mouvement de délocalisation de l’activité et des postes vers les pays émergents est à l’œuvre.
Au niveau de ses segments d’activité, Big Blue a vu le chiffre d’affaires issu des ventes de logiciels chuter de 7% à 5,2 milliards de dollars. Reste que le groupe se dit confiant et espère – sur l’exercice – un bénéfice avant impôt de 8 milliards de dollars, en forte croissance. Un résultat qui serait notamment atteint grâce aux ventes de Websphere (middleware), en hausse de 8%, et en dépit des mauvaises performances de la suite collaborative Lotus, dont les ventes chutent de 14%.
Côté services – cœur de métier de Big Blue depuis le tournant des années 2000 –, le CA s’est effondré de 12%…. Mais le bénéfice avant impôts a augmenté de 23% ! La branche Global Business Services – orientée conseils – a vu ses revenus reculer de 15% à 4,3 milliards de dollars, tandis que Global Technology Services a mieux résisté (-10%) avec un CA de 9,1 milliards de dollars.
L’activité Systèmes et Technologie – qui produit notamment les serveurs IBM – est la plus durement touchée par la crise avec un CA en chute de 26% à 3,9 milliards de dollars. Les mainframes System z ont particulièrement souffert avec un effondrement des ventes de 39% sur le trimestre. Une tendance que Big Blue affirme vouloir inverser, en commercialisant notamment des mainframes pré-intégrant des application de BI -le décisionnel demeurant l’un des segments les mieux portants par temps de crise -, et également en comptant sur son offre de « clouds privés ».