Le PDG de Nortel Networks va quitter le navire en plein naufrage
Mike Zafirovski, l'homme qui devait faire renouer Nortel avec sa gloire d'antan aura finalement été son fossoyeur. Ce PDG venu de Motorola n'aura jamais réussi à redresser l'ex-numéro un mondial des télécoms, et a finalement du se résoudre à un piteux dépôt de bilan. En quittant le navire, il laisse dans la tourmente 30 000 salariés. De quoi écorner un peu plus le mythe du patron providentiel cher à Wall Street
Mike Zafirovski, le PDG de Nortel Networks, serait sur le point de quitter le navire, si l'on en croit les informations de nos confrères du Wall Street Journal. Cet ancien de Motorola, pressenti à une époque pour prendre la tête de l'équipementier américain, mais finalement devancé par Ed Zander, est arrivé à la tête de Nortel en 2005 avec une lettre de mission claire : achever la restructuration de Nortel et renouer avec la gloire passée de l'équipementier canadien.
Le moins que l'on puisse dire est qu'il aura échoué sur tous les fronts. Empétré dès son arrivée dans des scandales comptables et financiers, Zafirovski n'a jamais vraiment réussi à définir une stratégie claire pour l'équipementier canadien. Pire, dans un secteur en pleine concentration, et où des concurents mal en point comme Lucent ou Siemens ont réussi à s'appuyer sur des constructeurs en bien meilleur état qu'eux, Nortel n'a jamais réussi à trouver un partenaire.
La dernière crise financière a finalement cueilli l'équipementier par surprise au plus mauvais moment, contraignant Zafirovsk à un piteux dépôt de bilan. Là encore pourtant, il n'a pas semblé prendre la pleine mesure de la situation. Dans un communiqué plutôt optimiste, il déclarait : "Nortel doit renouer avec la solidité financière une bonne fois pour toute.(...) Je suis confiant dans le fait que les actions que nous annonçons aujourd'hui sont le moyen le plus rapide et le plus efficace pour transformer notre meilleure efficacité opérationnelle, notre productivité en hausse, notre R&D ciblée et notre leadership technologique en succès à long terme. Et je veux réaffirmer ici l'engagement de Nortel à fournir des solutions et services de classe mondiale à ses clients".
Las, c'est finalement à une infamante vente aux enchères de ses meilleurs actifs que Zafirovski aura dû se résoudre. En quittant le navire en plein naufrage, il laisse dans la tourmente près de 30 000 salariés qui ne verseront sans doute aucune larme sur ce patron qui les a mené à l'abyme et qui, dans la précipitation, a dû céder à l'encan ses plus grandes divisions à ses rivaux. Ironiquement, le futur de Nortel sera donc incarné par Ericsson, Avaya ou Radware. Une petite chance subsiste toutefois pour la marque Nortel, si l'équipementier parvenait à préserver son activité optique. Cette dernière n'a en effet pas encore trouvé preneur, ou n'a pas été mise sur le marché...