L'été meurtrier des SSII (3/3) : coup de buis pour les acteurs nationaux
On y voit plus clair dans le monde des SSII. Les résultats du premier semestre, que la plupart des SSII ont publié dans le courant de l'été, livrent quelques enseignements. D'abord, et ce n'est pas une surprise, l'infogérance sert d'amortisseur aux poids lourd du secteur. Ensuite, le second trimestre a marqué une réel décrochage de l'activité. Si ça ne redémarre pas en septembre...
Troisième volet de notre bilan des résultats semestriels des SSII, avec les groupes à vocation essentiellement hexagonale.
Printemps pourri pour B&D
Business & Decision a déçu les analystes avec ses résultats du premier semestre. Pourtant, le spécialiste du décisionnel et du CRM n'affiche qu'une décroissance de 1,5 % en organique, finalement moindre que la moyenne de ses homologues. Mais ce chiffre flatteur cache surtout un second trimestre en forte récession. Après un premier trimestre où l'activité s'est envolée de près de 10 %, B&D a connu un retournement brutal au printemps. Au second trimestre, l'activité s'effondre de 12 % (10,5 % en France). Sur les six premiers mois, Business & Decision a engrangé 118,9 millions d'euros.
Osiatis accuse le coup au second trimestre
Pourtant positionné sur l'infogérance réputée résistante au ralentissement économique, Osiatis voit son activité se contracter de plus de 5 % au second trimestre 2009. Sur l'ensemble du semestre, le chiffre d'affaires recule de 3,1 % à 117,4 millions d'euros. La SSII évoque la faiblesse de l'activité en France pour expliquer ce recul. Osiatis, qui n'a pas encore publié son bénéfice sur la période, s'attend à une marge de 4,6 %, contre 4,9 % un an plus tôt. (plus de détails)
CS plombé par la France
Le spécialiste de la défense, de l'aéronautique et des transports CS a réalisé un chiffre d’affaires de 108,4 millions d'euros au premier semestre 2009, soit 5,5 % de moins qu’au premier semestre de l’an passé. En France, l’activité poursuit son recul : 79,1 millions au premier semestre 2009, contre 80,1 millions six mois plus tôt, et 88,5 millions au premier semestre 2008. (plus de détails)
Neurones à peine freiné
Avec 107,7 millions d'euros au premier semestre, Neurones connaît une croissance organique de 5,6 %. Un élan à peine terni par la légère baisse de la marge opérationnelle qui passe de 8,2 à 8,0 %. "La croissance organique du groupe a nettement ralenti au cours du second trimestre", prévient toutefois le groupe dans un communiqué, sans plus de précision. Pour la seconde moitié de l'année, la SSII confirme son (prudent) objectif initial, soit un chiffre d'affaires supérieur à 210 millions d'euros pour une marge opérationnelle comprise entre 7,5 et 8,5 %.
SQLI dans le rouge
Avec 76,8 millions d'euros sur les six premiers mois de l'année, SQLI enregistre un recul de plus de 4 % sur un an. Avec, là encore, une dégradation de l'activité au second trimestre (pour partie due au nombre moindre de jours ouvrables en 2009 sur la période). Et encore, ce total intègre le chiffre d'affaires amené par le cabinet Naga Conseil (soit environ 1,5 million sur six mois). La SSII dit souffrir de l'attentisme des donneurs d'ordre dans ses activités d'ingénierie. SQLI prévoit un "résultat opérationnel déficitaire à fin juin de l’ordre de 2 millions d'euros avant valorisation des stock options." (plus de détails)
Team Partners dans l'incertitude
C'est par un communiqué alambiqué à l'issue de son assemblée générale du 24 juin que Team Partners a dévoilé l'évolution approximative de son activité au second trimestre. Celle-ci devrait reculer d'environ 15 % sur un an, soit un niveau comparable à la décroissance du premier trimestre. Ce qui devrait amener le chiffre d'affaires de ces six mois autour de 55 millions d'euros. Un tassement qui résulte pour partie de l'abandon de "contrats non rentables", explique le groupe. La SSII évoque un résultat opérationnel courant "proche de l'équilibre". Tout en se disant "vigilante" sur sa trésorerie, qu'elle tente d'améliorer notamment par l'étalement de sa dette fiscale. Pas franchement rassurant.
Micropole-Univers freine au second trimestre
Le spécialiste de la BI, de l'e-business et des progiciels a connu, comme d'autres, un second trimestre particulièrement tendu. A périmètre constant, l'activité y recule de 7,5 %. Sur l'ensemble des six premiers mois de 2009, Micropole-Univers enregistre une décroissance de 2,4 % en organique. Toutefois l'intégration du cabinet de conseil Isartis permet à la société de voir son chiffre d'affaires progresser de 1 %, à 46,7 millions d'euros.
Infotel anticipe un rebond
-3,3 % tant au premier qu'au second trimestre. Le spécialiste des bases de données Infotel a senti les effets de la crise, sans toutefois connaître de gros trou d'air. Et sans vivre une nouvelle dégradation de son activité au printemps. Le chiffre d'affaires du premier semestre s'établit à 42,9 millions d'euros. Interrogé sur ces résultats, le directeur général du groupe, Michel Koutchouk, anticipe une seconde partie de 2009 plus favorable pour aboutir à une stabilité du chiffre d'affaires sur l'ensemble de l'exercice. Ce qui implique donc un second semestre en croissance. Selon lui, la hausse des intercontrats en début d'année (notamment en Province) et la pression sur les prix feront chuter la marge du premier semestre d'environ 2 points. "On a touché le fond de la récession en mars dernier, on remonte graduellement la pente désormais. Même si ce n'est pas encore l'euphorie", commente Michel Koutchouk.
Valtech en chute rapide
Avec un chiffre d'affaires de 40,6 millions d'euros sur six mois, Valtech voit son activité s'effondrer de 23 % en un an, à taux de change constant. La SSII spécialiste du développement agile enregistre une perte de 3,3 millions d'euros sur ces six premiers mois de 2009, contre un profit de 1,5 million un an plus tôt. La SSII évoque avant tout les difficultés rencontrées sur "certains projets au forfait" et promet une amélioration notable sur ces dossiers au second semestre. En chute libre aux Etats-Unis, le groupe encaisse aussi un recul de 11,6 % en France. La dégradation tant de l'activité que de la profitabilité au second trimestre (où Valtech a réalisé l'essentiel de sa perte du semestre) laisse présager une seconde partie d'année 2009 encore bien difficile.
Aedian juste au-dessus de la ligne de flottabilité
Un recul de 2 %. Avec 40,1 millions d'euros, Aedian, SSII spécialiste du secteur financier, signe finalement une année fiscale (Aedian clôt son exercice le 30 juin) pas si mauvaise. Déjà touchée par la crise à l'automne dernier, la société affiche une bonne stabilité d'un semestre à l'autre. Même si la rentabilité est en berne. La SSII explique avoir stabilisé le résultat opérationnel entre son 1er et son 2ème semestre fiscal. Mais celui-ci ne s'élevait qu'à 140 000 euros sur la première moitié de l'exercice.
Sodifrance secoué
En raison essentiellement d'un recul de l'activité de 9,5 % au second trimestre, Sodifrance signe une moitié d'exercice 2009 à oublier. Au global, à 31,9 millions d'euros, l'activité de ces six mois recule de 6,9 %. Seule toute petite consolation : la France résiste plutôt mieux (- 5,1 %), tandis que la filiale belge s'effondre.
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