Amazon, en route vers un nuage privé et durable
Amazon dégaine Virtual Private Cloud, une offre de Cloud privé accessible par VPN qui permet aux entreprises de prolonger leur réseau local vers le nuage. Outre le fait de proposer un espace privé et sécurisé, Amazon donne une orientation nouvelle au modèle : y installer des applications critiques sur le long terme.
Considérer le cloud comme une extension de son réseau local. Amazon, en publiant son offre Virtual Private Cloud (encore sous forme de bêta limitée), donne enfin aux entreprises la possibilité de croire que le Cloud Computing n'est pas qu'une histoire de tests de développement. Mais bien un endroit - placé certes encore au sein des datacenters Amazon - sur lequel leurs applications métiers les plus critiques peuvent être posées. Et enfin délocaliser des couteuses ressources internes.
Concrêtement, Virtual Private Cloud (VPC) permet d'isoler des instances d'EC2 (Elastic Cloud Computing, l'infrastructure Cloud du groupe qui notamment fournit la puissance de calcul pour l'hébergement d'application) et de les rendre accessibles par un VPN (Virtual Private Network). Permettant ainsi de prolonger, en toute transparence, le réseau de l'entreprise vers Amazon, et de pouvoir y appliquer les mêmes outils de sécurité configurés pour le réseau local – avec les politiques internes donc. VPC crée ainsi une proximité avec le nuage, que les offres précédentes ne permettaient pas d'atteindre.
« Auparavant, les ressources étaient accessibles avec des adresses IP publiques classiques, » résume Maxime Gaillard, Pdg de la SSII StartX, spécialisée notamment dans les services de Cloud Computing. « VPC crée une zone propre à l'entreprise grâce à la possibilité d'y appliquer des adresses IP privées. Ce qui permet de prendre la main sur le trafic transitant par le Cloud, de le filtrer, de vérifier l'intégrité des données. Car tout va passer par le VPN et étendre ainsi l'utilisation des outils de l'entreprise. »
Une évidence finalement qui place le Cloud Computing au coeur de l'entreprise en lui permettant d'y installer ses applications critiques. D'autant que « les données transitent par le protocole IPSec, une technologie bien faite et interopérable avec la plupart des équipements du marché. Ce qui ne nécessite pas de gros investissements matériels pour l'entreprise », souligne Maxime Guillard. « Le VPN rend l'ensemble plus facilement administrable », ajoute-t-il.
Le Cloud Computing pour durer
VPC constitue-t-elle alors la première offre de Cloud façonnée pour les besoins des entreprises ? Si elle adresse en effet la problématique de la sécurité – l'un des freins souvent évoqués par les entreprises, surtout au niveau de l'intégrité des données –, VPC modifie la donne en matière d'usage du nuage.
Historiquement, le Cloud Computing repose sur l'utilisation à la demande des ressources, tant sur la puissance de calcul que du stockage, et d'un mode de facturation associé. Soutenu par la virtualisation, l'ajout et le retrait de ressources se veut simple. Un environnement dont le rôle se cantonnait ainsi, pour la plupart des cas, à des test d'applications, par exemple, ou tout autre opération placée en amont de la production.
VPC va alors plus loin et pousse le nuage au-delà des usages épisodiques. « L'offre vise la délocalisation d'applications sur le long terme, » commente Maxime Gaillard, « ce qui change la perception du Cloud. Amazon cherche ici à capter des clients sur des applications qui ne s'arrêtent pas. » Y compris les applications critiques.
Amazon qui, avec VPC, prend un coup d'avance sur la concurrence - certains n'ayant pas encore pleinement dévoilé le potentiel de leur offre, comme Sun Cloud -, fait sauter un à un les verrous qui fermaient l'accès du Cloud aux entreprises. Si VPC constitue un tournant en la matière, le groupe a multiplié les initiatives pour attirer les entreprises. Notons la régionalisation des données, qui permet de choisir le serveur sur lequel seront stockées les données, - important pour la mise en conformité -, CloudWatch, qui permet de superviser les machines virtuelles, des outils d'équilibrage de charge, et un SLA (Service Level Agreement) avec une garantie de disponibilité de 99,95% sur EC2 mis en place dès la fin des phases bêta de l'infrastructure.
En savoir plus :
Le billet de blog d'Amazon