Consortium CISQ : la qualité logicielle veut elle aussi son thermomètre
Les deux acteurs influents du génie logiciel, Carnegie Mellon SEI et l'OMG, ont crée le Consortium of IT Software Quality (CISQ). Objectif : développer des métriques standardisées de la qualité logicielle pour les systèmes n-tiers. Un projet qui vient combler un manque sur le marché.
Développer un étalon standard de points de contrôle pour mesurer la qualité des gros systèmes n-tiers. C'est le défi qu'ont décidé de relever l'institut d'ingénierie logicielle de Carnegie Mellon (SEI - Software Engineering Institute) et l'OMG (Object Management Group), en créant un consortium pour la qualité logicielle, le Consortium of IT Software Quality (CISQ). Leur objectif : définir dans un standard unique un ensemble de métriques pour mesurer finement la qualité logicielle, puis proposer à terme des labels et certifications.
Ces deux acteurs du génie logiciel, très actifs dans la qualité des processus, tentent de fédérer les grands intégrateurs, éditeurs et outsourceurs autour de la qualité des développements sur des systèmes multi-tiers. Soit en environnement hautement hétérogène, où s'entremêlent technologies multi-vendeurs et de multiples langages différents. Et où également les développements peuvent être externalisés. C'est pour adresser cette complexité grandissante des systèmes, garantir un ensemble cohérent et limiter les risques que le CISQ a été créé.
Un marché aujourd'hui sans mesure définie
Pour Bruno Legeard, directeur technique de Smartesting, éditeur spécialisé dans le test d'applications, le CISQ correspond à un vrai besoin dans l'industrie. « Nous disposons aujourd'hui de normes comme ITIL ou IEEE qui livrent des catégorisations de base au niveau des processus. L'ISO a de son côté quelques normes sur la qualité logicielle, mais en termes de métrique standard dans la profession, rien n'existe », explique-t-il. Un vide que le CISQ pourrait combler.
Le périmètre d'action de CISQ comprend à la fois une démarche fonctionnelle et non-fonctionnelle, dans le sens où « il va s'intéresser au code, à la performance, à l'ergonomie, à l'intégration, au respect de la gouvernance des systèmes complexes », commente Bruno Legeard. Dans un communiqué, les deux partenaires soulignent également leur volonté de créer un eco-système dans lequel les standards et méthodes ainsi développés pourront servir de repère qualité lors de l'achat d'applications ou d'offres de maintenance, notamment.
Deux initiateurs légitimes
Bref, un champ très large que comptent défricher deux acteurs très légitimes sur ces sujets. OMG a développé le standard de modélisation UML (Unified Modeling Language), ainsi que celui encadrant l'architecture dirigée par les modèles (MDA - Model Driven Architecture). De son côté, le Carnegie Mellon SEI propose notamment CMMI (Capability Maturity Model Integration) qui s'intéresse à la qualité des processus de management et de développement applicatif.
Reste toutefois que si l'outillage est déjà en place, souligne Bruno Legeard, la tâche la plus ardue sera de créer un consensus sur les points de contrôle. Et définir des indicateurs, ajoute-t-il, tout en soulignant que ce projet est une fusée à plusieurs étages dont le 1er s'étend jusqu'en 2010. Viendra ensuite l'heure de l'automatisation des procédures, présentées par les deux organisations comme une composante fondamentale du projet pour l'éco-système économique du standard. A terme, il s'agira évidemment pour les deux compères de monnayer des certifications.