Intalio : une start-up d'origine française qui met le cloud en boîte
A l'origine financé par des capitaux hexagonaux et créé dans la Silicon Valley par des Français, Intalio vient de lancer une offre de "cloud privé" s'appuyant sur une appliance prête à l'emploi basée sur des serveurs lames HP et sur une pile applicative Open Source. Cette dernière est conçue pour exécuter les applications métiers d'Intalio, mais aussi les applications développées en interne par les entreprises.
Après avoir fait ses débuts en 2003 sur le marché du BPM Open Source, Intalio poursuit son développement à pas rapide. La start-up californienne, financée à l'origine par Dassault Développement et aujourd'hui supportée par quelques uns des plus grands fonds de capital risque mondiaux, a récemment multiplié les acquisitions pour renforcer son portefeuille de technologies. Objectif : concevoir une pile applicative complète afin de pouvoir proposer ses applications à la demande dans le cadre d'offres de cloud public ou privé.
La longue marche vers le cloud privé
Afin d'appuyer ses ambitions de développement dans le nuage, Intalio a commencé par renforcer son offre applicative en mettant la main sur les outils de CRM de CodeGlide et sur les outils de BPM de ProcessSquare. Le 1er septembre, Intalio a aussi mis la main sur Webtide, le développeur du serveur d'application Jetty, la principale alternative Open Source au moteur Tomcat. Jetty est largement utilisé par Google au sein de ses offres (App Engine, AWT), mais il est aussi embarqué au coeur de multiples logiciels chez HP, Oracle ou Zimbra. Jetty est aussi utilisé comme serveur de servlets par de nombreux applicatifs libres tels que Alfresco, Geronimo, JRuby, Liferay, Nuxeo... Ces différents composants permettent à Intalio de disposer d'une pile complète de middleware et d'applications.
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Par ailleurs, la firme a travaillé avec HP et Mellanox au développement d'une appliance prête à l'emploi à même de supporter l'exécution de ses applications pour un grand nombre d'utilisateurs. La résultante de ces travaux logiciels et matériels : l'Appliance Intalio, une offre que l'éditeur présente comme une solution complète de cloud interne, mais qui rappelle le modèle des mini, ou des premiers AS/400 qui combinaient matériel, couche de middleware et applicatifs métiers. Il n'empêche : l'Appliance d'Intalio vient d'être récompensée par un "Best of Show" lors du récent VMworld 2009.
Des composants standards, assemblés dans l'esprit du nuage
L'appliance elle-même s'appuie sur des serveurs lames HP standards, mais avec quelques grains de sels. Ainsi l'interconnexion entre les différentes lames est réalisée via Infiniband pour les plus grandes configurations, afin d'offrir des performances optimales et une latence minimale. Infiniband est notamment utilisé comme support des services SMP virtuel (via l'utilisation de Virtual SMP) pour permettre d'héberger la base de données maître de l'appliance dans le cadre des déploiements les plus imposants (celle-ci peut utiliser jusqu'à 16 lames serveurs bi-processeurs, chacune équipée de 144 Go de Ram, soit 128 cœurs et 2,3 To de mémoire). De même, le stockage local s'appuie pour partie sur des disques SSD insérés dans des lames de stockage, là encore afin d'optimiser le rendement de l'appliance.
Déjà deux clients au Japon |
A l'occasion d'une présentation de l'appliance au MagIT, Ismael Ghalimi, le co-fondateur et CEO français de la société, nous a expliqué être confiant dans le modèle de "nuage interne" incarné par son appliance. Selon lui ce modèle répond au principal reproche que font les entreprises au cloud : celui justement d'être hors de leur périmètre. La solution ne s'adresse bien entendu pas à la première TPE. Selon Ghalimi, l'appliance Intalio répond aux besoins de comptes qui souhaitent déployer la solution de la société auprès de plus de 1 000 utilisateurs. Pour les entreprises de taille plus modeste, Intalio propose aussi sa solution en mode cloud public ainsi qu'un mode de licence plus traditionnel où l'entreprise installe la pile logicielle sur ses propres serveurs. A ce jour, Intalio a entamé la commercialisation de l'appliance dans la zone Asie-Pacifique et a déjà séduit deux grands clients, Mitsubishi et Mitsui. L'éditeur espère également signer avec un grand client singapourien dans les prochaines semaines. Intalio devrait aussi entamer prochainement la commercialisation de son appliance en Europe et aux Etats-Unis. Une présentation de l'offre devrait d'ailleurs avoir lieu en France demain 11 septembre à Paris (voir à ce propos le site de l'éditeur). |
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Cette couche d'infrastructure est complétée par une couche de services d'administration, de gestion des utilisateurs, d'authentification ainsi que par des outils de gestion et de facturation des ressources consommées. C'est au-dessus de cet ensemble que l'éditeur déploie ses propres applications de CRM et de collaboration, ses outils de BPM et ses outils de GRC (Gouvernance, Risque et Conformité).
Ouverture aux tiers et au spécifique
Mais l'appliance ne se limite pas aux seules applications de l'éditeur. Intalio met aussi à la disposition des clients ce qu'il appelle des “moteurs applicatifs” pour leur permettre de déployer leurs propres applications maison sur l'appliance. Parmi ces moteurs, on note notamment le portail LifeRay, la solution de CMS du Français Nuxeo , un moteur de règles métiers basé sur le projet Drools, un moteur de BAM basé sur Eclipse BIRT, ainsi qu'un ensemble de composants d'interface web en Ajax dérivés des travaux Open Source de Tibco (Tibco General Interface).
L'ensemble, matériel et logiciel, est livré dans le datacenter du client par Intalio et exploité en local par des équipes de l'éditeur. Bref, une offre de cloud privé de bout en bout. Le tout est ensuite facturé par utilisateur et par mois selon un prix défini en fonction du nombre d'applications utilisées et des ressources consommées. Il faut ainsi compter entre 9 et 99 $ par mois selon le nombre et le type d'utilisateur.