Résultat Oracle : la maintenance compense le fort recul des licences et des services
La machine à faire du cash ne s'est pas grippée chez Oracle, qui, pour son trimestre clos le 31 août, a vu son bénéfice progresser encore de 4 % sur un an. Mais, comme les autres éditeurs, les ventes de licences souffrent, notamment dans les SGBD et le middleware. L'éditeur se rattrape grâce à sa maintenance.
Oracle a présenté des résultats en ligne avec les attentes des analystes pour son premier trimestre fiscal 2010. Le géant des bases de données a annoncé un CA de 5,05 Mds de dollars pour le trimestre clos le 31 août, soit un recul de 5 % sur un an (-1 % à taux de change constants). Son bénéfice a, quant à lui, progressé de 4 % à 1,12 Md$ (+ 11 %).
Les ventes de licences continuent à souffrir de la crise : pour les trois mois écoulés, elles sont en recul de 17 % (à peine plus de 1 Md$). Les services connaissent leur pire trimestre depuis le premier trimestre fiscal 2007 : en recul de 22 % sur un an, ils repassent sous la barre du milliard de dollars, à 909 M$. Les revenus issus de la maintenance et du support sont, en revanche, en forte progression (+6 %) à 3,11 Mds de dollars. Oracle récolte ici les fruits de son habile politique tarifaire qui a poussé vers le haut les prix de la maintenance et du support sur une base installée largement dépendante, un modèle plus récemment imité par SAP.
Main de fer en matière commerciale : un risque à moyen terme
Cette politique joue en quelque sorte le rôle d'un amortisseur de crise pour la firme, mais elle fait aussi grincer des dents bien des clients qui, une fois la fin de récession venue, pourraient être tentés de faire payer cher à l'éditeur sa main de fer en matière de pratiques commerciales, notamment sur les marchés des bases de données et du middleware. D'autant que les alternatives, commerciales et libres, ne manquent pas (même si, en rachetant Sun, Oracle s'est aussi payé la principale base de données libre, MySQL, avec toutes les questions que cela pose).
Si on analyse les résultats d'Oracle un peu plus en détail, l'activité Oracle Applications est quasi stable à 1,37 Md$ de CA. Les ventes de nouvelles licences y sont en recul de 4 %, à 317 M$, mais les recettes de la maintenance et du support en progression de 1 %, à 1,05 Md$. Côté bases de données et middleware, les revenus de licences sont en recul de 22 %, à 711 M$, tandis que les revenus de la maintenance et du support bondissent de 9 %. Au total, le chiffre d'affaires des activités SGBD et middleware s'établit à 2,78 Md$, en recul de 1 % sur un an.
Selon Safra Catz, Oracle continue de gagner du terrain face à SAP sur le marché des progiciels. La présidente de l'éditeur pointe ainsi du doigt la performance de son activité applicative face à celle de SAP, dont les ventes ont reculé de 40 % au cours de son second trimestre fiscal 2009 (clos le 30 juin) et de 37 % sur l'ensemble du premier semestre 2009.
Signalons, pour terminer, que c'est en Europe (EMEA) que l'activité d'Oracle souffre le plus avec un recul de 10,3 % sur un an pour son premier trimestre fiscal 2010. Rappelons qu'en France, le groupe a annoncé début juillet 250 suppressions de postes (sur un total de 1 600). Aux Etats-Unis, l'activité est stable tandis qu'elle recule de 9 % en Asie Pacifique