L' Open World Forum 2009 veut convaincre les DSI encore réticents face à l'Open Source
L'édition 2009 de l'Open World Forum, les 1er et 2 octobre 2009 à Paris, réunira l'ensemble des acteurs de la chaîne Open Source pour, enfin, comprendre vers où évolue le modèle libre et assumer un peu plus les modèles économiques qui se dessinent à vitesse grand V. Les DSI, qui occuperont pour la première fois une place de choix sur la manifestation, livreront ce que représente véritablement l'Open Source dans les entreprises en France.
« Un Davos du logiciel libre qui réunit offreurs, décideurs et communauté ». C'est en ces termes que Jean-Noël de Galzain, Pdg de Wallix, société spécialisée dans les solutions d'infrastructures et de sécurité Open Source, a décidé de qualifier l'Open World Forum 2009 (OWF 2009 – les 1er et 2 octobre 2009). Après un premier crû prometteur fin 2008, la deuxième édition d'une manifestation entièrement dédiée à la cause de l'Open Source qui vient compléter le lourd arsenal d'événements organisés en France sur le sujet (comme les Rencontres mondiales du logiciel libre, Solutions Linux ou encore Paris Capitale du Libre, dont le projet demeure aujourd'hui incertain).
Si OWF 2009 est bien présenté par ses organisateurs comme un carrefour où l'ensemble des acteurs de la chaîne de valeur du modèle libre ont la possibilité de se rencontrer et d'échanger, cette édition s'habille aujourd'hui aux couleurs du pragmatisme. Avec pour objectif d'aller décrypter un peu plus le modèle de l'Open Source, qui connaît depuis quelques années une mutation et surtout une évolution de son ou ses modèles économiques. Ce Forum est également poussé par la crise qui apparaît comme un catalyseur de l'Open Source – dixit les organisateurs - et par la place de la France au niveau mondial. L'index du Georgia Institute of Technology a distingué l'Hexagone comme la terre la plus fertile pour le libre, en raison notamment des succès de « migration » dans ses administrations et chez quelques grands comptes.
Modèle encore mal compris des DSI
Dans ce contexte, les organisateurs d'OWF 2009 ont décidé d'aborder l'Open Source différemment. A commencer par l'apparition d'un CIO Summit, dont le but est de réunir des DSI afin qu'ils partagent leurs expériences (bonnes ou mauvaises) ou qu'ils fassent part de leur ressentiment face à l'Open Source. Qu'ils soient pro, frileux, ou anti Open Source. « Le sujet global « Open Source » pour un DSI est encore confus, même si tout le monde en parle et que les pratiques sont en marche », explique Valérie Humery, membre du conseil d'administration de l'ANDSI (Association nationale des directeurs de systèmes d'information). L'Open Source sur le terrain n'est pas forcément une réalité de part l'incompréhension de son modèle ». Il faut donc poursuivre l'éducation du marché, jugent les organisateurs d'OWF. Pour que les DSI prennent mieux en compte ce mouvement, désormais mature.
6 % du marché hexagonal des logiciels et services
Un coup d'accélérateur qui renforcerait encore la dynamique industrielle dans l'Hexagone. L'ARD (Agence régionale du développement), également partenaire de l'événement, rappelle combien la France, et surtout l'Ile-de-France, sont les régions n°1 en Europe en terme d'emplois dans l'Open Source. Un terreau propice aux investissements étrangers en France. Un point que vient confirmer le cabinet d'étude Markess International qui montre, chiffres à l'appui, l'ampleur qu'a pris l'Open Source dans l'Hexagone : en 2009, le marché des logiciels et services liés à l'Open Source atteint 2,18 milliards d'euros ; soit 6 % de l'ensemble du marché des logiciels et services. Le marché devrait avoisiner les 3 milliards en 2011, selon le cabinet.
Autre donnée capitale, 92 % des organisations interrogées (50 % issues du secteur public , 50 % du secteur privé – sur un total de 160) ont déjà recours d'une façon ou d'une autre à l'Open Source en 2009. Pour l'heure, le secteur public tire la moyenne avec 96 % de taux d'adoption. L'Open Source y pèse en moyenne pas moins de 14 % du budget informatique en 2009. Dans le secteur privé, la pénétration est moins rapide, mais culmine tout de même à 82 % en 2009. Markess note également des pratiques très disparates selon la nature de l'entreprise. « Il faut noter que le budget Open Source des PME révèle des chiffres contrastés avec des parts pouvant représenter, pour ceraines d'entre elles, plus de 40 % de leur budget informatique et pour d'autres un poids très marginal ». Chez les grands comptes, la part atteint en moyenne 6 %. Globalement, le taux d'entreprises ayant recours à l'Open Source devrait grimper à 96 % en 2011.
Seule ombre au tableau, 8 % des entreprises du secteur privé avouent n'avoir rien prévu en matière d'Open Source. C'est en partie ce petit parterre d'irréductibles que les organisateurs d'OWF essaieront de convaincre.