Ellison : "Sun perd 100 millions par mois"
Il y a urgence. Bloqué par une enquête de la Commission Européenne, le rapprochement entre Oracle et Sun se traduit par des pertes abyssales du côté du constructeur. Pourtant, pour Larry Ellison, le Pdg de l'éditeur, pas question de lâcher sur ce qui fait tiquer l'Europe : l'intégration de MySQL dans son groupe.
Ca urge. C'est le message que Larry Ellison a tenté de faire passer à la Commission européenne lors d'une conférence au très huppé Churchill Club (San Jose, Californie). Rappelons que l'Union bloque encore la fusion entre Oracle et Sun, pour lequel l'éditeur a déboursé 7,4 milliards de dollars en avril dernier. Un retard très préjudiciable, comme le souligne Ellison, selon qui, au rythme actuel, Sun perd 100 millions de dollars par mois. Soit une nouvelle dégradation par rapport au dernier trimestre fiscal publié par le constructeur, sur lequel celui-ci perdait plutôt aux environs de 50 millions par mois.
Le plan social est déjà provisionné
Un niveau de perte qui augure de coupes sévères dans les effectifs de Sun lorsque le mariage sera consommé. Dans un document transmis à la SEC, le gendarme des bourses américaines, Oracle précise qu'il envisage de dépenser 300 millions de dollars au cours de trois derniers trimestres de son exercice fiscal 2010, démarré en juin. En 2009, la société n'avait dépensé que 11 millions sur l'ensemble de l'exercice.
MySQL : non à une spin-off
Reste que le calendrier de l'éditeur est soumis au bon vouloir de la Commission Européenne qui enquête sur l'opération et s'interroge surtout sur les conséquences du rachat de la principale base de données libre, MySQL qui fait partie de la corbeille de mariée de Sun, par le leader des SGBD commerciaux. Malgré les questions que soulève la Commission européenne - dernier obstacle à l'intégration de Sun dans le groupe -, Larry Ellison n'entend pas laisser MySQL voler de ses propres ailes.
Le Pdg de l'éditeur a écarté toute tentation de créer une spin-off MySQL, ce qui permettrait pourtant de répondre aux interrogations de la Commission européenne. Selon Larry Ellison, les bases d'Oracle et celles de MySQL ne sont pas concurrentes. "Oracle et MySQL sont toutes deux appelées bases de données. Mais elles visent des marchés différents", a-t-il expliqué lors d'une conférence Churchill Club (San Jose, Californie).
En juin dernier, LeMagIT avait interrogé ses lecteurs sur l'avenir de MySQL dans le giron d'Oracle. 42 % d'entre eux estimaient que la version 100 % Open Source de la base était appelée à disparaître.