Une démarche GreenIT pour les postes de travail : Avob relève le défi
C’est une petite start-up française qui a tout d’une grande. Avob a déjà séduit des grands comptes français avec sa solution de gestion industrielle de la consommation énergétique des postes de travail, et ne semble pas envisager de s’en tenir là. Il faut dire que sa solution ne manque pas d’atouts : elle s’adapte à de nombreuses architectures matérielles (jusqu’au Pentium III), peut s’intégrer avec ActiveDirectory, et propose en sus un frontal Web décisionnel.
Pierre Duchesne, fondateur d’Avob, se décrit comme un geek, un vrai, fan d’overclocking (surcadençage du processeur) qui va jusqu’à utiliser de l’azote liquide pour refroidir le CPU de son ordinateur... Jusqu’au jour où il s’est fait une simple remarque : « ça fait dix ans que tu cherches à avoir la fréquence la plus élevée possible alors que tes besoins applicatifs sont inférieurs à 10 % des ressources du processeur. » Un constat sévère mais loin d’être irréaliste.
C’est de là que tout est parti pour Avob : le développement d’une solution permettant de moduler la puissance du processeur en fonction des besoins applicatifs. De manière fine, dynamique, au-delà même de ce que peuvent permettre certaines puces Xeon et Core i7. C’est le rôle d’Avob Efficient Power (en capture ci-contre) : le logiciel assure, en tâche de fond, la régulation de la tension et de la fréquence de fonctionnement du processeur, en fonction des besoins des applications. Il s’appuie pour cela sur un système prédictif basé sur ses algorithmes boursiers, mais allégé et dépourvu notamment de fonctions d’apprentissage : « la puissance consommée aurait été trop importante, cela n'avait aucun sens pour des postes de travail, » explique Pierre Duchesne. Initialement, Avob Efficient Power s’appuyait sur la reprogrammation, au niveau le plus bas, de la PLL, un composant chargé de contrôler la fréquence de fonctionnement de la carte mère, avant d’évoluer pour tirer profit des technologies propres de gestion d’énergie des fondeurs AMD et Intel.
Une gestion centralisée de la consommation du parc
Mais ce n’est pas tout. Un outil supplémentaire, réservé à l’administrateur du parc de postes de travail, permet de définir des politiques de mise en veille superficielle, prolongée (de type hibernation, avec sauvegarde du contenu de la mémoire vive sur le disque dur, NDLR), et même d’extinction, en fonction des plages horaires ou de l’inactivité constatée du poste de travail – périodes nocturnes, week-ends, réunions, etc. Des politiques qui peuvent être distribuées à chaque poste de travail via Active Directory.
La force de cette solution, pour Pierre Duchesne, c’est « son indépendance par rapport aux solutions propriétaires des constructeurs ». Et sa compatibilité avec des architectures parfois anciennes, jusqu’au Pentium III. Avob propose en complément un outil de décisionnel, accessible via un portail Web. Cet outil doit à la fois permettre de suivre l’évolution de la consommation du parc de postes, les économies réalisées, et, le cas échéant, d’ajuster les politiques de gestion de la consommation énergétique.
Une démarche de service
Un outil de BI qui ne sert pas qu’à l’entreprise utilisatrice : il permet de valider des résultats sur lesquels Avob s’engage contractuellement. « Lorsqu’une entreprise nous sollicite, nous commençons par auditer la consommation électrique de son parc, grâce à un outil développé en interne et déployé sur un panel de machines de référence. On en déduit un profil de consommation qui nous permet de dire : ‘vous consommiez tant, vous pouvez économiser x %’. Nous nous engageons contractuellement sur des économies cibles, moyennant pénalités si les objectifs ne sont pas atteints. »
Pierre Duchesne explique avoir déjà convaincu le ministère de la Culture, qui déploie sa solution sur un « petit » parc de 2 000 postes de travail dont 70 % ne sont pas éteints le week-end. Soit une consommation annuelle de 1,1 MWh. Là, l’économie visée n’est rien moins que de 75 %. Au final, Pierre Duchesnes estime pouvoir dépasser le seuil des 500 000 licences déployées en 2010, et les 500 000 € de chiffre d’affaires dès le premier trimestre de la même année.