OW2 fusionne avec l'Open Source Alliance, où quand techno et approche marché se conjuguent
Dans un contexte propice à l'adoption de l'Open Source, OW2 et l'Open Source Alliance (OSA) ont décidé de fusionner pour simplifier et décrypter la couche applicative libre aux yeux des entreprises. « Nous, c'est la techno, eux, c'est le marché », résume Cédric Thomas, président d'OW2. Désormais les deux parleront d'une seule voix, veulent croire les nouveaux partenaires.
Rapprocher le monde des utilisateurs et celui du développement pour souder le marché. C'est le message au cœur de la fusion entre OW2 et l'Open Source Alliance. Ces deux consortiums phares du monde de l'Open Source professionnel ont annoncé leur rapprochement à l'occasion de l'édition 2009 de l'Open World Forum à Paris, qui se tenait les 1er et 2 octobre et réunissait le microcosme du logiciel libre. "Avec la Linux foundation, Eclipse et Apache, nous formons désormais la 4ème couche du système et également la 4ème organisation la plus importante dans le monde de l'Open Source", commente Cédric Thomas, président d'OW2.
Car l'objectif de cette alliance est bien d'unir deux fronts. D'un côté, le monde du middleware et de l'applicatif Open Source représenté par OW2. Ce dernier compte 76 membres dont Ingres, Jaspersoft, BonitaSoft (voir notre article de la semaine dernière), mais également le serveur d'application Java Jonas, pour les plus connus. Principalement une communauté de développeurs. De l'autre côté, l'Open Source Alliance fédère une vingtaine d'éditeurs et d'utilisateurs, dont l'objectif premier est de promouvoir l'intéropérabilité entre solutions, rappelle son président Nick Halsey, également vice-président du marketing chez Jaspersoft, spécialiste du décisionnel Open Source. On compte parmi ses membres, Ingres (également membre du board OW2), Jaspersoft , Talend (voir notre article de la semaine dernière), Iona, OpenBravo, Unisys, et CSC notamment.
L'ensemble doit ainsi fédérer une communauté mondiale en réunissant les marchés chinois – OW2 est né de la fusion avec Orientware - européen, brésilien et nord-américain.
Le modèle de l'Open Source "commercial"
Cette collaboration doit ainsi unir les deux mondes pour donner une réponse structurée et en adéquation avec le marché des entreprises, dans un contexte qui finalement restait assez confus aux yeux du monde professionnel. Et ce, au niveau mondial. « Nous [OW2, nldr], c'est la techno, eux, c'est le marché », résume Cédric Thomas, de façon très concrète. « Nous mettons en place un écosystème reposant sur l'Open Source "commercial", en combinant nos projets pour adresser le marché », poursuit Nick Halsey. Techniquement, l'objectif sera ainsi de livrer des « stacks marché », des couches et piles logicielles taillées sur mesure par secteur d'activité, par marché. Un véritable effort de structuration en somme, pour faciliter la pénétration de l'Open Source dans les entreprises.
Rappelons, en effet, que si statistiquement, le mouvement ouvert s'immisce de plus en plus dans les SI, parfois sur des couches critiques, les DSI – notamment en France – demeurent encore relativement méfiants vis-à-vis de l'Open Source. Si chacun s'accorde sur la pertinence du modèle en matière de coût et d'innovation, beaucoup s'interrogent encore sur la façon d'intégrer ledit modèle dans la gouvernance du SI et sur l'appréhension de la gestion des risques.
L'alliance OW2 / OSA apporte un premier niveau de réponse. En s'unissant, les deux partenaires offrent une plate-forme mondiale de développement à l'écoute des problématiques de marché, mais également un interlocuteur unique.