IDC et Microsoft voient des millions de nouveaux emplois IT… dans les pays émergents

Alors que la crise continue de faire des ravages dans les rangs des informaticiens des deux côtés de l’atlantique, les chiffres ont de quoi faire réver : sur quatre ans, il faudrait compter avec six millions d’emplois créés, des centaines de milliards de dollars de nouveaux projets, 75 000 créations d’entreprises chez les fournisseurs. C’est pour demain... mais les pays les plus avancés devraient n’en tirer qu’une petite part, le gros des emplois profitant surtout aux pays émergents.

Près de six millions d’emploi supplémentaires, 75 000 nouvelles entreprises, une croissance du nombre de nouveaux postes de 3% par an : pour IDC, les quatre prochaines années devraient propulser les technologies de l’information au firmament de la croissance. Le cabinet d’analyses vient tout juste de livrer une étude – sponsorisée par Microsoft – aux résultats extrêmement positifs sur le dynamisme du secteur alors même que les chiffres du chômage, en France comme aux Etats-Unis, montrent un nombre toujours plus important d’informaticiens sans emploi.

Méthode Coué ou pas, Steve Ballmer veut y croire et sa conviction est que les lendemains devraient chanter. Selon le patron de Microsoft – qui a tout de même licencié pour la première fois en 2009 – « les pays qui encouragent l’innovation et investissent dans les infrastructures, l’éducation et la formation pour leurs citoyens en tireront un avantage compétitif sur le marché global ». D’autant que Microsoft se dit persuadé que le bout du tunnel est proche.

Une crise qui pourrait s’avérer porteuse…

CHIFFRES CLES
Les données IT 2009 selon IDC
- 1,2 millions d’entreprises éditent, fabriquent ou distribuent des produits IT
- Le secteur IT emploi plus de 13 millions de salariés
- Les services informatiques des entreprises utilisatrices emploient plus de 22 millions de salariés
- Au total, ses salariés et ses entreprises s’acquitteront pour 2009 d’impôts atteignant 1 200 milliards de dollars
- Durant les 4 prochaines années, ils paieront pour 366 milliards de dollars supplémentaires sous forme de taxes diverses
- Le secteur logiciel compte pour 52% de l’ensemble de l’activité IT

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Selon IDC, la crise aurait eu un effet positif sur le secteur IT puisque les organisations, confrontées aux risques économiques, commencent à se tourner vers l’informatique soit pour réduire les coûts, soit pour améliorer leur productivité soit – surtout – pour augmenter leur capacité de prédiction et de gestion. Au final, selon le cabinet d’études du Massachusetts, une renaissance technologique devrait rapidement survenir. Et profiter à l’ensemble de la chaîne de valeur IT : logiciels, terminaux ou encore services basés sur Internet. Au niveau des tendances techno, IDC estime que les services associés au cloud computing généreront pour 800 milliards de dollars supplémentaires (« net new business revenues (sic) ») sur la période 2009/2013. Une renaissance… à faible croissance cependant puisqu’IDC ne prévoit que 3% par an en moyenne d’ici 2013. Le double du reste de l’économie.

…Pour les pays émergents plus que pour les nations avancées

Qui plus est, cette croissance devrait être très inégalement répartie. En 2009, selon IDC, les pays émergents ne compteront que pour 21% des dépenses IT… et 39% des emplois. Mais, durant les quatre prochaines années, la donne devrait considérablement changer avec 50% des investissements hors des régions les plus avancées – dont l’Europe et les Etats-Unis – et surtout 70% des nouveaux emplois créés…

Du coup, concernant l’Europe et les Etats-Unis, les six millions de créations de postes risquent d’être insuffisants pour permettre aux centaines de milliers d’informaticiens que la crise aura laissé sur le carreau de retrouver un poste.

En France, l’été aura été ravageur avec les plus grosses progressions en terme de demandeurs d’emploi rencontrées depuis le début de la crise. Et, aux Etats-Unis, les derniers chiffres – s’ils montrent une décrue de la croissance du nombre de postes IT supprimés – font état de 10 000 postes supplémentaires sacrifiés pour le mois de septembre; une goutte d’eau cependant au regard des postes supprimés depuis le début de la crise.

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