Oracle et Sun s'emparent du record mondial au benchmark TPC-C
Joignant le geste à la parole, Oracle et Sun ont annoncé lors d'OpenWorld avoir battu le record d'IBM au benchmark TPC-C avec une configuration Oracle RAC en cluster. Pour la première fois depuis cinq ans, une configuration en cluster détrône les grands systèmes SMP.
Comme promis, Oracle a détroné IBM de son premier rang mondial au benchmark transactionnel TPC-C avec une configuration à base de serveurs Sun multithreadés faisant tourner sa base de données en cluster Oracle RAC. Avec 7,7 millions de transactions par minute, le cluster assemblé par Oracle et Sun établit un nouveau record et, surtout, fait la preuve qu'une configuration de base de données en cluster peut faire mieux qu'un serveur SMP monolithique. Le cluster assemblé par Oracle et Sun est ainsi le seul cluster figurant dans les quinze premiers rangs du classement TPC-C et il affiche 1,7 millions de TPM de plus que le fleuron des systèmes SMP d'IBM, le Power System p595 (au 16e rang figure un autre cluster de serverus HP Integrity rx5670, datant de 2004 et qui avait devancé à l'époque le Superdome avec 1,18 millions de TPM).
Comme nous le soupçonnions dans un précédent article, Oracle a atteint son résultat en faisant usage de systèmes Fire T5440 à base d'UltraSparc T2+ quadri-socket à 1,6 GHz ("Victoria Falls"). Pas moins de 12 serveurs ont été utilisés pour constituer le cluster, des serveurs qui ont été couplés aux toutes nouvelles baies de stockage à base de mémoire flash Sun Storage F5100 et à des serveurs de stockage de la gamme Open Storage. Le tout a été assemblé en utilisant des interfaces d'interconnexion standard (10 Gigabit Ethernet et Fibre Channel) et non pas l'Infiniband mis en oeuvre dans l'appliance OLTP Exadata v2. Un choix qui a sans doute limité les performances de l'ensemble mais surtout l'aptitude d'Oracle à utiliser plus de noeuds dans son cluster RAC.
Au regard de la sensibilité du benchmark TPC-C aux entrées/sorties disques, la clé des performances de l'ensemble n'est sans doute pas seulement le nombre de noeud du cluster mais les gains permis par l'usage des baies de stockage Flash, des baies dont les temps d'accès et les performances en entrées/sorties sont sans commune mesure avec les baies de stockage disque utilisées jusqu'alors par les autres systèmes testés dans le classement TPC-C. Ainsi le temps de réponse moyen pour une transaction est de 10 à 25 fois inférieur avec le système en cluster de Sun qu’avec le p595 d’IBM; et le temps de réponse maximum est environ divisé par trois. Le coût par transaction de la solution assemblée par Sun et Oracle est aussi inférieur à celui de la configuration d’IBM, à 2,34 $ contre 2,81$.
Une configuration à près de 17 M$, dont l'essentiel pour le logiciel et le stockage
Dans le détail, le cluster de Sun est composé de 12 serveurs Fire T5440, chacun dotés de 512 Go de RAM, de deux disques SAS 10 000tr/mn et de trois ports Fibre Channel 8Gbit/s, deux ports FC 4Gbit/s et deux ports 10 Gigabit Ethernet. Le tout est configuré sous Solaris 10 pour un montant total de 2,08 M$ (après 24% de remise sur le prix liste).
La partie logicielle est assurée par Oracle 11g Entreprise Edition avec l’option RAC, pour un total de 7,87 M$ (prix liste) avec trois ans de maintenance et de support. Si Oracle n’avait pas abaissé récemment le prix de ses licences logicielles pour les processeurs T2, ce prix aurait été 50% plus élevé, soit 11,8 M$.
La partie stockage est, comme a l’accoutumée pour les machines de record TPC-C, l’élément le plus coûteux de la configuration. Il faut ainsi compter 8,37 M$ après remise de 31 à 38% sur les différentes baies de stockage connectées aux serveurs. En incluant le coût des PC clients utilisés pour générer les transactions, la facture globale du système atteint 16,9 M$, soit à peine moins cher que la configuration testée par IBM en 2008 et dont le prix public a depuis diminué.
Reste désormais à voir quelle sera la réponse d’IBM à Oracle/Sun. Il serait ainsi intéressant de voir quelles seraient les performances d'un p595 couplé à une baie de stockage dopée aux disques SSD (par exemple le futur DS8700 attendu ce mois-ci) ou les performances des appliances DB2 clusterisées IBM PureScale annoncées la semaine dernière.