Green IT : les entreprises françaises peinent à dépasser les déclarations d'intention
Une enquête conduite par Devoteam au printemps dernier, pour l’essentiel auprès de ses clients, souligne la relation qui existe entre la connaissance de la consommation du SI, la responsabilité financière de la DSI dans cette consommation et les efforts concrets d’amélioration de l’efficacité énergétique du SI. Avec, à la clé, un bilan peu flatteur pour les entreprises européennes, mais surtout françaises.
Si, outre Atlantique, l’industrie informatique se plaît à jouer à jouer les bons élèves du développement durable, le message ne semble pas s'être diffusé chez les entreprises utilisatrices, notamment en France. Devoteam a interrogé, entre le 20 mai et le 30 juin 2009, 133 personnes – travaillant majoritairement en France – représentant 91 organisations pour la plupart clientes de la SSII. Et le bilan de cette enquête, pour partielle qu’elle soit, n’est pas très glorieux.
Méconnaissance et irresponsabilité
De fait, encore 39 % des sondés indiquent que leur organisation ne connaît pas la consommation énergétique de son SI. Une méconnaissance que l’on peut être tenté d’imputer à l’absence de responsabilisation de la DSI par rapport à sa propre consommation : pour seulement 23 % des sondés, c’est la direction informatique qui paie la facture énergétique du SI. Dans 55 % des cas, ce sont les services généraux. Surtout, lorsque les services généraux paient la facture électrique, seuls 36 % des DSI connaissent le coût énergétique su SI ; contre 86 % lorsque ce coût est imputé à leur budget.
La relation de cause à effet apparaît clairement dans les résultats de l’étude de Devoteam : lorsque la DSI paie, une démarche d’amélioration de la performance énergétique est engagée dans plus de trois quarts des cas – 79 % des sondés –, contre seulement 54 % lorsque les services généraux acquittent la facture. Bref, pour être motivé à réduire sa consommation énergétique, encore faut-il la connaître et que celle-ci frappe là où c’est douloureux : au porte-feuille. Certains ne manqueront pas de regretter, dans ce contexte, que la taxe carbone instaurée par le gouvernement français fasse l’impasse sur l’électricité consommée par les entreprises…
Dans un cas sur quatre, zéro initiative
Bonne nouvelle tout de même dans ce bilan grisatre : chez 32 % des sondés, des initiatives d’amélioration de la performance énergétique ont été lancées sur les centres de calcul, et même sur la bureautique pour 24 % des sondés. Voilà pour le verre à moitié plein. Le bilan, regardé selon la perspective inverse, est assez peu flatteur : aucune initiative d’amélioration de la productivité énergétique sur les centres de calcul pour près de 70 % des sondés et aucune non plus sur la bureautique pour près des trois quarts des organisations interrogées. Regardées sous cet angle, les démarches Green IT semblent bien isolées. A cela, il convient d’ajouter que 24 % des sondés n’ont engagé aucune démarche d’amélioration de leur efficacité énergétique, pas même sur leur parc immobilier.
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