IBM muscle un peu plus son offre décisionnelle
Histoire de profiter à plein d’un segment qui méconnaît un peu la crise, IBM ajoute encore quelques cordes à son arc BI. Après avoir misé sur les services au printemps, le propriétaire de Cognos s’attaque aux données non structurées ainsi qu’aux applications métiers avec l’objectif d’irradier l’ensemble des applications de l’entreprise. En attendant le temps réel et l’intégration de SPSS.
Après le rachat estival de SPSS, IBM poursuit son offensive BI en promettant de mettre le décisionnel au cœur des applications pour les entreprises. Big Blue a profité de sa conférence Information On Demand à Las Vegas pour présenter une nouvelle catégorie d’applications appelées Content Analytics et destinées à faciliter l’accès par le plus grand nombre aux données structurées et non structurées (email, blogs, contenus cooporate) de l’entreprise.
Cette série d’outils Content Analytics est directement issue du travail des labos de R&D de Big Blue sur la base des équipes héritées de FileNet, spécialiste de la gestion de contenu racheté en 2006 par IBM pour plus d’un milliard de dollars.
Au delà de cette nouvelle série d’applications orientées sur les données non structurées, IBM a également soigné Cognos – autre rachat très BI – avec trois déclinaisons de modules métier s’adressant aux forces de ventes (Customer Performance Sales Analytics), aux ressources humaines (Workforce Performance Talent Analytics) ou encore aux directions des achats (Supply Chain Performance Procurement Analytics). La BI sauce Big Blue s’apprête donc à irriguer le CRM, les outils RH et la gestion des fournisseurs. Une orientation clairement évoquée en mai dernier au moment où IBM présentait le lancement d’une division 100% orientée Business Intelligence au sein d’IBM Global Services – la SSII désormais au cœur de l’activité de Big Blue. Une annonce vécue comme une évolution majeure. A l’époque il s’agissait d’achever les intégrations de Cognos – acquis en 2007 donc - et d’Ilog, racheté en 2008. Et d’insister sur la dimension « historique » de la réorganisation, affirmant qu’il s’agit « du premier lancement d’une nouvelle ligne de services par IBM Global Services depuis la création de cette dernière en 2002, à la suite du rachat des activités de conseil de PricewaterhouseCoopers. »
Avec le rachat de SPSS cet été pour 1,2 milliard de dollars, IBM a enfoncé le clou. Fondé en 1967, SPSS, un des spécialistes américains de l'analyse prédictive, a connu ses premiers succès avec ses logiciels de statistiques pour Mac et PC, puis s'est progressivement diversifié avec des outils de collection de données (enquêtes notamment), de modélisation et de datamining, de statistiques et de prévision, ainsi qu'avec une suite d'outils de reporting. Surtout, ses outils intéressent particulièrement Rob Ashe, patron de la division Analytics and Performance Management d’IBM qui prévoit une sorte d’ultime round d’annonces prochainement autour de l’intégration des produits SPSS et Cognos. En ligne de mire, l’optimisation des fonctions temps-réel, l’un des objectifs majeurs d’IBM en matière de décisionnel.